L’avis d’un neurologue
Le vin peut-il réduire le risque d’AVC?

Les accidents vasculaires cérébraux sont réputés être la troisième cause de mortalité en Suisse et à l’origine de handicaps durables. Une étude récente a cherché à savoir si la consommation de vin permettait de réduire le risque d’AVC.
Publié: 16.05.2023 à 18:43 heures
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Nicolas Greinacher

La revue de langue anglaise Neurology a publié les résultats d’une étude à grande échelle. Les chercheurs ont tenté de savoir s’il existait un lien entre la consommation de différentes boissons alcoolisées et la survenue d’un accident vasculaire cérébral.

«Un AVC est provoqué par un trouble de la circulation sanguine (AVC ischémique) ou une hémorragie à l’intérieur du cerveau. Il s’agit d’une maladie cardiovasculaire dangereuse», explique le spécialiste en neurologie Dr Michael-G. Wernz du centre Neurozentrum Bellevue.

Voici les résultats de l’étude

Les participants à l’étude ont été regroupés par catégorie en fonction du type d’alcool consommé (bière, vin ou spiritueux) et de la fréquence à laquelle ils buvaient. Les chercheurs se sont également intéressés aux facteurs de risque tels que la cigarette, l’hypertension artérielle ou le diabète. Sur les 26 000 personnes examinées, la moitié environ avait déjà eu un AVC au moins une fois dans leur vie.

Un accident vasculaire cérébral est provoqué par un trouble de la circulation sanguine (AVC ischémique) ou une hémorragie à l’intérieur du cerveau et constitue une maladie cardiovasculaire dangereuse.
Photo: Shutterstock
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Une consommation d’alcool dans des quantités modérées à élevées, qu’il s’agisse de vin, de bière ou de spiritueux, était corrélée sans aucun doute possible à une fréquence accrue des accidents vasculaires cérébraux. Alors que les femmes ont une consommation modérée de 7 à 14 verres de vin (1,5 dl par verre) par semaine, les hommes peuvent boire jusqu’à 21 verres par semaine. Les personnes qui boivent davantage, autrement dit plus de 14 verres de vin par semaine pour les femmes et plus de 21 pour les hommes, sont considérées comme ayant une consommation d’alcool élevée.

Une consommation faible améliorerait la santé cardiovasculaire

Les résultats de l’enquête étaient particulièrement intéressants chez les personnes à faible consommation d’alcool, autrement dit moins de 7 verres de vin par semaine. Alors que le risque d’AVC était plus élevé en Inde, les chercheurs ont constaté une diminution du risque pour les personnes vivant en Europe occidentale et en Amérique du Nord. De même, on a pu constater une différence entre l’effet du vin et celui des autres boissons alcoolisées (bière et spiritueux): ainsi, le vin présente le risque le plus faible d’accident vasculaire cérébral, mais sans que cela soit nécessairement lié à un faible taux de saignement, selon Michael Wernz.

De façon générale, les résultats de l’étude viennent compléter les informations existantes selon lesquelles une faible consommation de vin peut améliorer la santé cardiovasculaire. Il convient toutefois de noter que les verres de vin, jusqu’à 7 par semaine, doivent être répartis de manière égale sur la semaine. Une personne qui boirait toute une bouteille de vin une fois par mois en un seul jour ne verrait pas son risque d’AVC baisser.

Les résultats cette étude doivent néanmoins être considérés avec prudence, car d’autres facteurs jouent un rôle dans la réduction du risque d’AVC. Ainsi, les personnes qui font plus d’exercice ou qui ont une alimentation saine au quotidien seront moins exposées au risque que celles ayant un mode de vie déséquilibré, qu’elles boivent un verre de vin ou non.

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