Des personnes en situation de handicap se présentent au Parlement national
«Nous avons notre place au Palais fédéral»

La vie en Suisse est souvent difficile pour les personnes en situation de handicap, y compris en politique. Les élections parlementaires de 2023 pourraient enfin garantir une plus grande inclusion au Palais fédéral, notamment grâce à une campagne de Pro Infirmis.
Publié: 02.10.2023 à 00:36 heures
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Dernière mise à jour: 01.10.2023 à 14:38 heures
Article rémunéré, présenté par Pro Infirmis

Article de publicité à caractère politique

«Nous sommes là. Nous sommes nombreux. Et nous avons notre place.» C’est avec ce manifeste que Pro Infirmis a lancé la campagne «Faut t’y faire» pour davantage d’inclusion dans la politique. Dans le cadre des élections parlementaires de l’automne prochain, l’organisation pour les personnes en situation de handicap lutte pour une société dans laquelle tous les individus ont la même valeur et également les mêmes droits. Une exigence également formulée par la Convention de l’ONU relative aux droits des personnes handicapées: les personnes en situation de handicap doivent participer activement à la gestion des affaires publiques.

Mais la réalité est bien différente. Les personnes en situation de handicap sont largement sous-représentées au Parlement, alors qu’elles constituent 22% de la population. Dans les faits, avec ce pourcentage, 44 personnes en situation de handicap devraient y siéger. Actuellement, les conseillers nationaux du Centre Christian Lohr et Philipp Kutter sont les seuls parlementaires qui vivent avec un handicap visible.

Les personnes en situation de handicap: un obstacle?

La raison de ce déséquilibre: de nombreux obstacles empêchent les personnes handicapées de participer à la vie politique. Cela commence par le fait que les personnes avec un handicap cognitif n’ont parfois pas le droit de vote ni d’éligibilité, et se retrouvent donc souvent exclues du processus politique. Ou elles sont freinées par le manque d’accessibilité, l’absence d’interprètes en langue des signes ou l’inexistence d’informations en langage simplifié.

Une campagne pour davantage d’acceptation

Le slogan «Faut t’y faire» est au cœur de la campagne actuelle de Pro Infirmis. C’est un message des personnes en situation de handicap à la société. Il souligne que les 1,7 million de personnes handicapées en Suisse ne se laissent plus marginaliser, mais qu’elles prennent leur place dans la société avec assurance et autodétermination. Elles participent avec les mêmes droits au travail comme en politique. La Suisse doit s’habituer à cette nouvelle donne.

Le slogan «Faut t’y faire» est au cœur de la campagne actuelle de Pro Infirmis. C’est un message des personnes en situation de handicap à la société. Il souligne que les 1,7 million de personnes handicapées en Suisse ne se laissent plus marginaliser, mais qu’elles prennent leur place dans la société avec assurance et autodétermination. Elles participent avec les mêmes droits au travail comme en politique. La Suisse doit s’habituer à cette nouvelle donne.

Le problème: l’accessibilité n’étant pas effective partout en Suisse et les personnes handicapées devant chercher des alternatives en raison de l’absence de rampes ou de toilettes adaptées, beaucoup finissent par se considérer elles-mêmes comme un obstacle, explique Simone Leuenberger, membre PEV du Grand Conseil du canton de Berne. «Beaucoup manquent de confiance en elles pour s’investir dans le processus politique. Elles se résignent au lieu de comprendre que l'obstacle, ce ne sont pas elles, mais la société.» La société, quant à elle, doit apprendre qu’une véritable inclusion est nécessaire, déclare Simone Leuenberger.

La Suisse a retardé l’égalité pendant des années

C’est justement ce qui fait défaut en Suisse, malgré la loi sur l’égalité pour les personnes handicapées de 2004. Elle n’existe que sur le papier, regrette Simone Leuenberger. «En Suisse, on n’a jamais demandé aux personnes handicapées dans quelle mesure elles devaient et voulaient être mises sur un pied d’égalité. On s’est contenté par principe de les reléguer dans des homes ou des ateliers protégés.» Ferdinand Pulver, conseiller communal PLR à Reinach (BL), est tout aussi critique. «La mise en œuvre de la loi sur l’égalité des personnes handicapées a d’abord été prise à la légère, puis repoussée aux calendes grecques. Envisager qu’elle puisse avoir lieu dans les délais impartis d’ici fin 2023 est désormais irréaliste.»

Un constat qui suscite la colère de Nicole Tille, conseillère communale PS à Châtel-Saint-Denis (FR). «La Suisse a les moyens financiers d’apporter toutes les améliorations nécessaires pour faciliter la vie des personnes handicapées, mais elle n’en a manifestement pas la volonté.» Pour sa passivité, la Suisse a d’ailleurs été rappelée à l’ordre par l’ONU fin 2022. Huit ans après la ratification de la Convention sur les droits des personnes handicapées, la Suisse est loin d’avoir atteint son objectif et présente d’énormes lacunes en matière d’égalité et d’autodétermination. «Il est donc important de signer l’actuelle initiative sur l’inclusion qui demande une accélération de la mise en œuvre de la loi», indique Nicole Tille. Lors de la session des personnes handicapées qui s’est tenue le 24 mars 2023 au Palais fédéral, les participants ont également adopté une résolution sur la participation politique et les droits politiques des personnes en situation de handicap en Suisse.

Des impulsions importantes qui devraient apporter des améliorations. Les trois personnalités politiques souhaitent désormais veiller elles-mêmes à ce que l’inclusion retardée devienne tout de même une réalité en Suisse, au quotidien et dans la politique. Toutes trois se présentent sur la liste des personnes handicapées, lancée par Pro Infirmis pour les élections parlementaires. Un terme choisi conjointement et délibérément par les intéressés afin de contribuer à la déstigmatisation du terme «handicap» et à la sensibilisation: parce qu’il s’agit de personnes handicapées qui s’engagent à supprimer les obstacles qui les gênent.

Nicole Tille, Ferdinand Pulver et Simone Leuenberger: trois des trente candidats en situation de handicap qui souhaitent rendre la politique et donc toute la Suisse plus inclusives. Tous les trois racontent ci-après ce qui les motivent. Mais une chose est claire à leurs yeux: «Nous avons notre place au Palais fédéral!»

Simone Leuenberger: «Nous ne pourrons en profiter que si nous pouvons organiser nous-mêmes le soutien»

Simone Leuenberger a réussi à se faire une place au Grand Conseil du canton de Berne malgré les obstacles. Atteinte d’amyotrophie spinale (SMA), elle se déplace en fauteuil roulant et recourt au soutien d'assistantes. Ses deux principales victoires politiques sont d’autant plus importantes pour elle: l’introduction de la contribution d’assistance et l’adoption de la loi sur les prestations de soutien aux personnes en situation de handicap dans le canton de Berne. Cette loi permet aux personnes handicapées de mener une vie autonome chez elles plutôt que dans un home. «Nous ne pourrons profiter de l’égalité que si nous pouvons organiser nous-mêmes le soutien», affirme Simone Leuenberger. «Et si les prestations financières allouées sont vraiment suffisantes.» 

Son combat politique se poursuivra à l’échelle nationale, elle l’espère. En tant que conseillère nationale, elle souhaiterait thématiser le handicap partout où il est encore trop souvent négligé. «C’est un thème qui touche presque tous les domaines de la politique. En tant que politicienne, je considère qu’il est de mon devoir de toujours penser aux personnes handicapées dans ces domaines. Pour que cela aille tout simplement de soi.» L’inclusion serait réaliste si elle commençait dès l’enfance, au jardin d’enfants, à l’école. «Pour créer une société véritablement inclusive, il faut s’attaquer au problème à la base.» Simone Leuenberger est soutenue dans sa campagne électorale par son parti. Elle se sent bien au sein du PEV où elle est perçue comme une personne avec des forces et des faiblesses. «Je vis mon action de manière très inclusive.» Elle juge également très précieux le soutien de Pro Infirmis. «Il s’agit d’une plateforme importante pour nous. De plus, les personnes handicapées apprennent les unes des autres et s’encouragent mutuellement.»

Ferdinand Pulver: «Pour abattre les barrières, encore faut-il qu’elles soient visibles»

Candidat au conseil national, Ferdinand Pulver est lui aussi soutenu dans ses aspirations. Le Bâlois, en fauteuil roulant depuis 16 ans à la suite d’un accident de moto, est engagé en politique depuis 2017. Trois ans après seulement, il a été élu au conseil communal de Reinach, la deuxième plus grande ville du canton de Bâle-Campagne, et est également président de la section cantonale du PLR depuis 2021. «Mes collègues m’aident dans mes activités quotidiennes au parti et font en sorte que j'aie accès à tout», raconte-t-il. «C’est très important pour moi.» L’entrepreneur en communication visuelle considère la crédibilité qu’il a acquise grâce à son travail au sein du parti comme son plus grand succès politique. «La manière dont je fais de la politique m’a valu le respect au-delà du parti.»

Il souhaite poursuivre sur cette voie à l’échelle du Conseil national en donnant une voix forte aux 1,7 million de personnes en situation de handicap en Suisse, et en sensibilisant la politique et la société à leurs préoccupations. «Je souhaite mettre à profit mon expertise, mon expérience politique et ma nature réfléchie pour faire en sorte que les obstacles soient supprimés de manière raisonnable et judicieuse, et ainsi m’investir dans la société dans son ensemble.» Pour lui, il est clair qu’il faut le plus grand nombre possible de personnes handicapées en politique pour influer sur les mentalités et les décisions. Ferdinand Pulver pense que si davantage de personnes handicapées avaient été actives au Parlement ces dernières années, les retards dans la mise en œuvre de l’égalité des personnes handicapées n’auraient pas pris une telle ampleur. «J’espère que nous pourrons un peu combler cette lacune avec les élections parlementaires.»

Nicole Tille: «Nous souhaitons faire partie de la solution»

Nicole Tille, conseillère communale PS, s’engage politiquement dans sa localité de Châtel-St-Denis depuis sept ans déjà. La spécialiste en communication et mère de famille a perdu une jambe à l’âge de 21 ans lors d’un accident. «Je suis une battante. Mon parcours m’a amenée à m’engager pour repousser les limites et faire partie du changement.» En tant que femme politique, elle se concentre sur l’inclusion. «Notre commune enregistre une hausse importante de la population. Pour accompagner ce développement, il me tenait à cœur que la commune s’engage dans une voie qui favorise la qualité de vie, permette la participation citoyenne et entretienne une culture d’accueil. Cette proposition a été acceptée en 2021 à ma grande satisfaction.» 

Nicole Tille aimerait désormais mettre son énergie au service du Conseil national. «Il est temps de renforcer la représentation des personnes handicapées, nous sommes en effet les mieux placées et les plus qualifiées en matière de handicap», dit-elle. «Nous voulons participer aux décisions concernant le handicap et d’autres questions de société. Nous souhaitons faire partie de la solution.» À ses yeux, l’amélioration de l’accessibilité est essentielle, y compris en raison du vieillissement de la population. «Il est nécessaire d’adapter l’accessibilité des infrastructures publiques et de créer des incitations pour des mesures idoines dans le secteur privé.» En plus de son engagement dans la salle du Conseil, Nicole Till est active dans la rue. Elle collecte des signatures en faveur de l’initiative pour l’inclusion ou distribue des prospectus. «Il est très enrichissant de rencontrer et d’échanger avec des citoyens et des citoyennes. Cela contribue à faire progresser la réflexion sur ce sujet.» La sensibilisation, c’est également un aspect qu’elle apprécie chez Pro Infirmis. «Nous sommes très heureux de cette liste de personnes handicapées: elle nous permet de nous mettre en réseau et d’utiliser la communication de l’organisation. Et elle nous rend visibles.»

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Cet article a été réalisé par Ringier Brand Studio à la demande d'un client. Les contenus ont été préparés de manière journalistique et répondent aux exigences de qualité de Ringier.

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