Franck Gastambide à propos de Validé
«Inutile d’être fan de hip-hop pour kiffer la série»

Acteur et réalisateur à succès, Franck Gastambide, créateur de la série Validé, décrit les tenants et les aboutissants de sa fiction sur le rap, devenue un véritable phénomène de société. Rencontre à Genève.
Publié: 01.11.2021 à 23:15 heures
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Dernière mise à jour: 02.11.2021 à 07:31 heures
Article rémunéré, présenté par Canal+

Pourquoi une série sur la culture hip-hop?
Première musique de France, le rap reste ma culture, c’est la musique que j’écoute depuis toujours. La France manquait de séries qui traitent de cet univers. Au cours de ma carrière artistique, j’ai eu l’occasion de côtoyer des rappeurs et des beatmakers pour composer les bandes originales de mes films. Biberonné à l’univers hip-hop, j’ai constaté que cet environnement est propice aux intrigues et aux guerres d’ego en tous genres. Un réservoir d’idées plutôt vaste pour écrire un scénario à rebondissements!

Comment décririez-vous l’état d’esprit de la banlieue?
Ma banlieue, c’est la Seine et Marne : le 77. Une zone grise coincée entre Paris et la Province. On y a des codes vestimentaires notamment, bien différents des autres univers. Souvent, le chemin est plus long et tortueux pour accéder à des métiers intéressants quand on vient de la banlieue. Les gens qui gravitaient autrefois autour de moi travaillent aujourd’hui à la Poste, à la mairie ou dans un centre commercial.

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Le message de la série semble être le suivant : un jeune des cités qui commence à rapper peut connaître la gloire…
Au-delà d’un message, l’idée de la série est de dépeindre la réalité du rap, les perspectives de carrière des jeunes de banlieue et leurs aspirations. Ce que raconte Validé, c’est la réalité de la vie aujourd’hui. Un petit mec issu d’un milieu défavorisé, s’il a du talent et de la détermination, peut devenir une star du rap et remplir un Zénith.

En faisant le choix d'une série axée sur le rap, est-ce que vous ne risquiez pas de limiter le public cible?
L’une des plus grandes fiertés d’une série comme Validé, c’est qu’elle va bien au-delà de la cible première. Effectivement, quand j’ai créé la série, je me suis dit que ça allait toucher davantage un public concerné par la culture hip-hop et par la musique urbaine. Le phénomène de société a toutefois dépassé toutes les attentes. Pendant le premier confinement, tout le monde parlait de Validé. Même Emmanuel Macron a cité la série lorsqu’il a fait la promotion du pass culture! Le parcours du personnage principal, hors du commun, explique ce succès. Inutile d’être fan de hip hop pour kiffer la série. Ma fierté est d’avoir pu éviter l’écueil classique de la série qu’on consomme avant de l'oublier aussi sec.

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Dans Validé saison 2, c’est une femme qui est au coeur de l’intrigue. Pourquoi ce choix?
En écrivant la saison 2, je n’ai pas cherché à être féministe. Pas du tout. Mon objectif, c’était de dépeindre des parcours hors du commun, des trajectoires extraordinaires. Après la saison 1 où je racontais l’ascension d’un jeune mec dans le rap, je me suis demandé: qu’est-ce que je pourrais raconter d’intéressant pour la deuxième saison ? L’itinéraire des femmes dans le rap n’est jamais ordinaire. Elles sont peu nombreuses et leur parcours est semé d’embûches.

Le rap a-t-il une part de misogynie, qui pourrait expliquer qu’elles ne percent pas, ou moins?
Le milieu du rap n’est pas plus misogyne que celui du rock. Mais il ne faut pas se leurrer : il est plus dur d’intéresser le public quand on est une fille. C’est la réalité des chiffres. Il y a une exception : c’est Diam’s. Elle a réussi à vendre plus d’albums que bien des hommes. La preuve que les femmes méritent leur place dans ce milieu.

En quoi des séries italiennes comme Gomorrah ou Suburra ont-elles été sources d’inspiration?
J’y ai puisé un bon nombre de références au moment de la création de la série. Gomorrah m’a inspiré notamment pour la tension qu’on retrouve dans les scènes de règlements de compte. En termes de couleurs, la série transalpine se caractérise par la dominance des nuances de vert en extérieur. J’ai repris ces tonalités dans Validé. Des références que j’assume pleinement.

La saison 3 est-elle en cours d’écriture?
Elle existe déjà ma tête. J’ai décidé cependant de m’octroyer un break car j’ai consacré trois ans à Validé - une période qui ne m’a pas laissé de temps pour mes projets cinématographiques...

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Cet article a été rédigé pour le compte d’un client. Les contenus sont de style journalistique et répondent aux critères de qualité de Ringier.

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