Quirici porte de graves accusations
«C'est triste pour le sport»

La karatéka argovienne Elena Quirici (27 ans) manque de peu les demi-finales des Jeux olympiques de Tokyo. Elle est arrivée 3ème de son groupe, à égalité de points avec la concurrence.
Publié: 07.08.2021 à 15:43 heures
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Dernière mise à jour: 07.08.2021 à 17:59 heures
Emanuel Gisi, Tokyo

Quelle pilule amère! La karatéka Elena Quirici a failli avoir les médailles à portée de main aux Jeux olympiques de Tokyo, mais elle est finalement rentrée bredouille. A égalité de points avec les deux leaders du groupe, elle a manqué la qualification pour les demi-finales et donc les places pour les médailles. En karaté, les deux perdants des demi-finales reçoivent une médaille de bronze.

En larmes, la Suissesse fait le point après la sortie. «Je suis venue ici pour obtenir une médaille», dit-elle en sanglotant, le cœur brisé. «Je me sentais très bien et je pensais que ça pouvait suffire.»

«Ma faute pour ne pas avoir gagné tous les combats»

Plusieurs facteurs semblent avoir mis des bâtons dans les roues de l'argovienne. Lors de la dernière manche des duels de son groupe de cinq, elle doit regarder ses adversaires s'affronter à nouveau.

Elena Quirici s'en était bien tirée lors de son premier combat.
Photo: keystone-sda.ch
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La Chinoise Li Gong, par exemple, sait combien de points elle doit marquer dans le dernier duel avec l'Iranienne Hamideh Abbasali afin de rattraper Quirici. «C'est comme ça, la compétition», dit-elle sportivement. «C'est ma faute si je ne gagne pas tous les combats.»

Pacte de non-agression égypto-algérien

Mais quelque chose d'autre met Quirici réellement en colère. Dans le duel entre l'Égyptienne Feryal Abdelaziz et l'Algérienne Lamya Matoub, déjà éliminée, il ne se passe absolument rien pendant toute la durée du combat. Un pacte de non-agression assez évident, qui se termine par un 0-0, et qui place donc Abdelaziz en demi-finale. «Je pense qu'il y avait un accord», dit Quirici. «Je ne sais pas, je ne peux pas le prouver, mais ça y ressemblait. Matoub aurait certainement pu faire quelque chose même si elle était déjà éliminée au lieu de donner le point à son adversaire. C'est très triste pour le sport!»

Abdelaziz et Gong s'en vont donc, laissant à Quirici la seule fierté de sa propre réussite. «Mon chemin jusqu'ici a été très dur», dit celle qui a dû se qualifier deux fois pour les Jeux olympiques, la fédération de karaté ayant recommencé la procédure après le report des Jeux. «Je peux déjà être très fier de cela.»

«Je n'en ai pas encore fini avec le karaté»

Bientôt, elle trouvera d'autres objectifs pour se remotiver après cette désillusion. «Je n'en ai pas encore fini avec le karaté!, annonce-t-elle. Maintenant, mon corps doit d'abord se reposer, il a souffert. Je dois d'abord digérer ça. Mais bientôt, ce sera à nouveau les championnats du monde - et je veux une médaille là-bas aussi.»

Comme on le sait, Quirici n'aura pas une autre chance olympique: Le karaté ne sera plus au programme des Jeux de 2024 à Paris.


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