Depuis que Vladimir Poutine est en guerre avec l'Ukraine, la Russie n'a plus beaucoup d'amis en Suisse. Le Bâlois Wilhelm Wyss veut changer ça. En novembre dernier, ce militant a fondé l'association d'amitié russo-suisse, dont il est depuis le secrétaire général et le porte-parole.
Des soirées d'information pour rectifier les contre-vérités
«On s'engage en premier lieu pour l'amélioration des relations entre la Suisse et la Russie, on veut encourager la coopération entre les entreprises des deux pays et donner une image positive de la Russie en Suisse», fait savoir Wilhelm Wyss. «Nous voulons par ailleurs dénoncer et rectifier les contre-vérités concernant la situation actuelle en Russie et en Ukraine.»
Les statuts de l'association, que Blick s'est procurés, expliquent comment cela doit se faire. Ils mentionnent par exemple la création d'une plateforme Internet. Ils devraient également organiser des conférences, des soirées d'information et devraient tenir des stands qui, selon Wilhelm Wyss, proposeront de la nourriture russe pendant que de la musique russe sera jouée.
Nicolas Rimoldi et Oskar Freysinger participent au projet
Le membre le plus éminent de ce collectif est l'ancien conseiller d'État valaisan Oskar Freysinger. Le fondateur Wilhelm Wyss l'a appelé et lui a demandé s'il voulait participer, a expliqué l'ancien conseiller national UDC à Blick. Comme la direction était bonne, il a accepté.
Oskar Freysinger, qui se consacre à l'écriture de livres depuis son retrait de la politique et qui a récemment lancé sa carrière de chansonnier «Der Frei Singer» sur la chaîne TV Oberwallis, pense que l'Occident fait fausse route en Ukraine. Avec les sanctions contre la Russie, on se tirerait une balle dans le pied. «Un jour, nous devrons à nouveau nous entendre avec les Russes», estime-t-il.
Les autres membres de l'association sont le président de Mass Voll Nicolas A. Rimoldi, un représentant de l'UDC à Reinach (AG) et deux femmes de l'association controversée Russkij Basel. Cette dernière organisait jusqu'à l'automne 2022 un cours de russe pour les élèves de primaire. Après qu'un membre de Russkij se soit présenté à la Fête fédérale de lutte suisse et des jeux alpestres avec le symbole de guerre Z, la direction de l'éducation a mis fin à la collaboration.
Une fidélité inconditionnelle à la Russie
Wilhelm Wyss, qui n'est lui-même jamais allé en Russie, comprend Poutine et en est fier. Des drapeaux de l'Union soviétique sont accrochés au rebord de la fenêtre de sa maison, et il ne cesse de diffuser de la propagande russe sur la plateforme X. Lorsque le président ukrainien Volodymyr Zelensky a visité la Suisse à la mi-janvier, Wilhelm Wyss a commenté: «C'est une véritable honte que notre Conseil fédéral accueille aimablement le belliciste corrompu Zelensky au lieu de se ranger du côté des libérateurs russes qui donnent chaque jour leur vie pour la paix en Europe.»
Cette fidélité inconditionnelle à la Russie a valu à Wilhelm Wyss de nombreux ennuis dans le passé récent. Comme la propagande poutinienne ne convenait pas à son parti, l'UDC de Bâle-Campagne, Wilhelm Wyss a démissionné en octobre 2022.
Le logo de l'association, dans lequel figure un blason suisse d'apparence officielle, risque également de lui attirer de nouveaux ennuis. Selon l'Institut fédéral de la propriété intellectuelle, cela est strictement interdit: «Les armoiries suisses ne peuvent être utilisées que par la collectivité à laquelle elles appartiennent. Les particuliers ne sont pas autorisés à utiliser les armoiries.»