Avec des lois contraignantes
Les Vert-e-s veulent éviter une pénurie d'eau

Le réchauffement climatique met à mal l'image de la Suisse comme château d'eau de l'Europe. Les Vert-e-s exigent une meilleure gestion de l'eau. Ils demandent un cadre légal plus contraignant afin de mettre en oeuvre rapidement des solutions peu coûteuses.
Publié: 06.07.2023 à 12:36 heures
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Dernière mise à jour: 06.07.2023 à 12:40 heures

«Aujourd'hui, une personne en Suisse consomme en moyenne 140 litres d'eau par jour. Or, seul un litre est destiné à être bu, tandis qu'on en utilise 40 pour la chasse d'eau», a rappelé la conseillère nationale verte Delphine Klopfenstein (GE) lors d'une conférence de presse jeudi à Berne. Il faut réduire le gaspillage de l'eau au même titre que l'électricité, a-t-elle poursuivi.

La Suisse a déjà connu plusieurs épisodes de sécheresse depuis 2010. L'image des hélicoptères ravitaillant en or bleu les alpages en 2018 déjà reste dans toutes les mémoires. Or, il existe des solutions pour éviter une détérioration et des conflits liés à l'eau, a renchéri la députée Aline Trede (BE), cheffe du groupe des Vert-e-s au Parlement.

Le parti écologiste veut passer d'une logique de production, consommation à celle d'une gestion durable. Il s'agit de développer des solutions pour mieux récupérer, valoriser et recycler l'eau. Cela concerne l'eau de pluie, le recyclage des matières valorisables dans les eaux usées ou la réutilisation des eaux usées comme eau d'usage.

Les Vert-e-s Christophe Clivaz (VS), Aline Trede (BE), Kurt Egger (TG) et Delphine Klopfenstein Broggini (GE) ont plaidé jeudi pour une gestion plus durable de l'eau.
Photo: PETER SCHNEIDER

Changer les lois?

L'eau des barrages présente aussi un potentiel. Ils sont déjà utilisés occasionnellement pour l'irrigation ou l'eau potable à côté de leur fonction première dédiée à la production hydroélectrique. Cette multifonctionnalité devrait être exploitée de manière plus précise afin de limiter les conflits d'usage.

Il y a aussi des efforts à faire en matière de renaturation, de réduction des surfaces imperméables dans les villes, de création de nouveaux espaces aquatiques et de protection des plans d'eau. Toutes ces pistes nécessitent de changer les lois pour une planification régionale ou nationale. La Confédération doit avoir plus de compétences concernant les mesures à prendre en cas de pénuries d'eau ou de sécheresses. Mais il n'est pas question de remettre en question le principe de la compétence cantonale, a rassuré le conseiller national Christophe Clivaz (VS).

Pour les Vert-e-s, la question ne devrait plus être comment se procurer davantage d'eau, mais plutôt comment répartir l'eau disponible de manière équitable entre les différents groupes d'usagers et réduire la consommation d'eau.

(ATS)

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