Cris et bagarres: c'est l'enfer jour et nuit
Le crack étrangle les commerçants et terrorise les habitants du quartier genevois des Grottes

Les consommateurs de cristaux de cocaïne fument et zonent sur la place principale du quartier des Grottes. Un voisinage mauvais pour les affaires des commerçants, et qui n'enchante pas non plus les habitants, dérangés par le bruit et divers nuisances.
Publié: 23.09.2023 à 13:05 heures
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Dernière mise à jour: 07.11.2023 à 12:01 heures
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Lucie FehlbaumJournaliste Blick

Sur la charmante place des Grottes, les fumeurs de crack qui fument dans la rue, importunent les dîneurs sur les terrasses, hurlent et s'insultent semblent avoir remplacé les bambins jouant autour de la fontaine. Un article du «20 minutes» de vendredi met en lumière la grogne des commerçants du quartier, dont les affaires pâtissent de la proximité nouvelle des addicts aux cristaux de cocaïne.

Pour rappel, le Quai 9, lieu de consommation d'héroïne géré par l'association Première Ligne, refuse les consommateurs de cette drogue depuis le mois de juin dernier. Après avoir appelé les services d'urgence 33 fois en 45 jours, l'association a pris cette décision afin de garantir la sécurité de ses employés mais aussi des consommateurs «habituels».

Hurlements et bagarres

Le local du Quai 9 se situant à quelques minutes de la place des Grottes, les fumeurs s'y déplacent et rendent chèvre les habitants du quartier. Dans les colonnes du quotidien gratuit, plusieurs voisins expliquent être à bout et avoir peur. Ils déplorent des nuits de plus en plus courtes, rythmées depuis deux mois par les hurlements et les bagarres des toxicomanes.

La place des Grottes est historiquement un lieu de vie festif, porté par une association d'habitants motivée. Mais l'arrivée du crack a changé la donne.
Photo: Keystone

Les commerçants, eux, se sentent étranglés dans leurs affaires par ce nouveau voisinage, qui n'incite pas à la flânerie au cœur d'un quartier pourtant propice aux balades. Une serveuse s'est récemment équipée d'un spray au poivre, craignant les menaces des drogués qu'elle tente d'éloigner de ses clients. Des clients qui s'installent forcément de moins en moins en terrasse, au grand dam des tenanciers.

La boucherie confie même avoir vu son chiffre d'affaires chuter de 50% en quatre mois. Les parents n'ont plus tellement envie de laisser leurs bambins jouer dehors tandis qu'ils choisissent le menu du soir.

1 million en urgence

À Genève, le fléau du crack a poussé la commission des finances du Grand conseil à accepter un crédit de 1 million de francs, en avril 2023. Ce plan d'action d'urgence permet à Première Ligne de distribuer du matériel et de la nourriture et de gérer un sleep-in où les fumeurs de cristaux peuvent consommer jusqu'à minuit et dormir. Cette drogue serait arrivée au bout du Léman il y a deux ans. En 2022, environ 500 personnes auraient inhalé cette substance.

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