France
La PMA pour couples de femmes à bout touchant au Parlement

Le ministre français de la Santé a promis lundi que des couples de femmes pourront «s'inscrire dans des parcours PMA dès la rentrée». Il l'a annoncé au coup d'envoi des débats à l'Assemblée nationale en nouvelle lecture sur le projet de loi de bioéthique.
Publié: 07.06.2021 à 22:14 heures
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Dernière mise à jour: 07.06.2021 à 23:19 heures

Le Parlement doit adopter définitivement le texte en juillet et «les textes d'application de la loi doivent être préparés dès à présent» afin «que des enfants puissent être conçus avant la fin de l'année 2021», a déclaré Olivier Véran, au coup d'envoi des échanges sur le texte qui revient pour la troisième fois à l'Assemblée.

Le projet de loi, qui prévoit d'ouvrir la procréation médicalement assistée (PMA) aux couples de femmes et aux femmes seules, a entamé son parcours parlementaire à l'automne 2019 et a pris du retard en raison de la crise du Covid-19.

«Après près d'un an et demi d'une crise sanitaire qui a profondément bouleversé la vie des Français et la vie de cette assemblée, je ne peux m'empêcher de voir dans le retour de ce texte devant le Parlement le signe d'un pays qui regarde à nouveau l'avenir avec confiance, avec exigence», a ajouté M. Véran. Vent debout, une partie de la droite juge que «l'exécutif fait preuve d'une absence catastrophique de sens des priorités et des responsabilités».

Outre l'ouverture de la PMA, le projet gouvernemental prévoit une délicate réforme de la filiation et de l'accès aux origines, et aborde nombre de sujets complexes comme l'autoconservation des ovocytes ou la recherche sur les cellules souches embryonnaires.

De nombreux députés Les Républicains (droite) voient dans la PMA pour toutes le «cheval de Troie» de la gestation pour autrui (GPA, c'est-à-dire par mère porteuse) interdite en France. Le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti a affirmé que «l'interdit de la GPA reste pour le gouvernement une ligne rouge infranchissable».

Des associations LGBT alertent «sur les trop nombreux manquements du texte», comme l'exclusion des hommes trans de l'accès à la PMA. L'association des familles homoparentales relève «le risque d'avoir une pénurie de sperme» face à la demande, alors que le projet de loi prévoit une levée de l'anonymat des donneurs sous conditions.

Opposé à la PMA en l'absence de père pour l'enfant, le collectif La Manif pour tous a appelé à manifester lundi et mardi soirs aux abords du Parlement «pour défendre l'égalité des droits pour tous les enfants, à commencer par celui d'avoir un père et une mère».

Plus de 1500 amendements sont au menu jusqu'à vendredi sur ce texte fleuve.

(ATS)

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