Dengue, Zika et chikungunya
La France est exposée à un risque «assez élevé» d'épidémies à cause du moustique tigre

Le nombre de patients qui ont contracté la dengue et de chikungunya augmente en France, avec 50 cas autochtones de dengue pour la seule année 2023. Les experts mettent en garde contre une possible épidémie qui pourrait dépasser les mesures de prévention et de contrôle.
Publié: 13.09.2024 à 13:39 heures
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AFP Agence France-Presse

Dengue, chikungunya, Zika: la France métropolitaine est exposée à «un risque assez élevé» d’épidémies liées au moustique tigre dans les cinq prochaines années, a estimé vendredi l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses). Le moustique tigre est désormais présent dans 78 départements métropolitains.

Ces dernières années, les cas de dengue et de chikungunya ont augmenté dans l’Hexagone, avec notamment une cinquantaine de cas autochtones de dengue en 2023, infectés sur place, après un record de 66 en 2022. Jusqu’à présent, les cas autochtones ont été des foyers localisés et il a été possible de retracer l’origine des contaminations.

Une épidémie d'ici cinq ans

Mais, estiment désormais les experts de l’Anses, «une épidémie d’arbovirose, tous virus confondus, a une probabilité comprise entre 6 et 7, sur une échelle de 0 à 9, de survenir dans les cinq prochaines années» en métropole. Et «en cas d’épidémie, les moyens de prévention et de contrôle des arboviroses pourraient être rapidement saturés», prévient l’Anses.

«On parle d’épidémie à partir du moment où il n’est pas possible de relier toutes les personnes infectées à un foyer. Cela veut dire que les transmissions échappent au dispositif de contrôle», a précisé Émeline Barrès, l’une des deux coordonnatrices de l’expertise, citée dans un communiqué.

L'économie pourrait être affectée

Présence du moustique tigre, conditions climatiques favorables à sa reproduction, arrivée de personnes infectées venant de zones de circulation virale, efficacité de la lutte contre les moustiques et la transmission virale jouent sur le déclenchement d’une épidémie. Les experts de l’Anses s’appuient sur la consultation d’acteurs de terrain et une revue de la littérature scientifique.

Ils recommandent d’adapter les moyens matériels, financiers et humains, de s’aider de l’expérience des départements et collectivités situés loin de la métropole comme aux Antilles, et de former les soignants, notamment aux signaux d’alerte des formes graves d’arbovirose. Une épidémie, même faible, pourrait affecter l’économie, principalement le tourisme. 

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