D'une balle dans la tête
Un homme tué par le tir d'un gendarme après un refus d'obtempérer

Un homme a été tué jeudi soir près de Toulouse par le tir d'un gendarme dans la tête, alors qu'il tentait de fuir un contrôle, a indiqué à l'AFP le procureur Samuel Vuelta-Simon, confirmant une information du quotidien «La Dépêche du Midi».
Publié: 26.07.2024 à 17:43 heures
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AFP Agence France-Presse

Un homme a été tué jeudi soir près de Toulouse par le tir d'un gendarme dans la tête, alors qu'il tentait de fuir un contrôle, a indiqué à l'AFP le procureur Samuel Vuelta-Simon, confirmant une information du quotidien «La Dépêche du Midi».

Le jeune homme, né en 1996 à Toulouse, circulait jeudi vers 22H00 à Fenouillet, banlieue nord de Toulouse, dans un véhicule semblable à celui d'un suspect qui, dans la matinée, avait été repéré «dans la même zone (...) en train d'essayer de forcer un autre véhicule» et qui avait ensuite roulé sur le pied d'une personne venue empêcher le vol, a détaillé Samuel Vuelta-Simon.

Le conducteur s'est «soustrait au contrôle»

Confronté jeudi soir à un équipage de trois gendarmes dépêché sur place après un signalement de la voiture recherchée, le conducteur s'est «soustrait au contrôle» et, bloqué par le véhicule des militaires, a franchi un terre-plein central, détruisant du mobilier urbain.

Les gendarmes, choqués, devaient encore être entendus, ainsi que la compagne du suspect qui se trouvait à bord du véhicule avec un enfant de six mois, et a d'abord pris la fuite avant d'être rattrapée, a précisé vendredi matin le procureur. (Image symbolique)
Photo: DUKAS

Lors de sa manoeuvre, sa voiture a touché la jambe de l'un des gendarmes, a indiqué le procureur de la République. Deux des militaires ont alors ouvert le feu: «Un des projectiles va traverser l'appui-tête du conducteur et le toucher à la tête», un impact mortel malgré le transport de la victime à l'hôpital, selon la même source qui précise qu'une autopsie doit être conduite vendredi.

L'enquête sur les circonstances de ce décès, menée par l'Inspection générale de la gendarmerie, «aura pour but de vérifier qu'on est bien dans les conditions légales qui pouvaient permettre l'ouverture du feu», a précisé Samuel Vuelta-Simon.

La destruction du mobilier urbain et la réalisation de manoeuvres «à grande vitesse» en présence de civils caractérisent en effet un refus d'obtempérer aggravé, mais les investigations devront établir le caractère volontaire ou non du contact avec le gendarme, a-t-il relevé. Les gendarmes, choqués, devaient encore être entendus, ainsi que la compagne du suspect qui se trouvait à bord du véhicule avec un enfant de six mois, et a d'abord pris la fuite avant d'être rattrapée, a précisé vendredi matin le procureur.

Les gens du voyage se rassemblent

Au moins 150 membres de la communauté des gens du voyage, à laquelle appartenait la victime, ont manifesté jeudi soir leur émotion aux abords de l'hôpital toulousain de Purpan, où l'automobiliste avait été transporté. Selon une source proche du dossier, il y a eu jusqu'à 300 manifestants devant l'hôpital dans la soirée et des affrontements ont opposé certains d'entre eux aux forces de l'ordre.

Après dispersion, des membres de la communauté se sont introduits dans la nuit sur un terrain de l'entreprise Lafarge, proche de leur campement, où ils ont mis le feu à des camions. Vendredi à la mi-journée, selon «La Dépêche du Midi», une trentaine de personnes proches de la victime, rassemblées devant l'hôpital, réclamaient de pouvoir récupérer son corps.

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