Emmanuel Macron en Haute-Savoie
Annecy: nouvelles «positives» sur l'état de santé des enfants blessés

Les nouvelles «sont positives» concernant l'état de santé des enfants blessés dans l'attaque au couteau d'Annecy, a indiqué vendredi Emmanuel Macron. La petite Néerlandaise hospitalisée à Genève notamment «va mieux».
Publié: 09.06.2023 à 16:49 heures
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Dernière mise à jour: 09.06.2023 à 17:03 heures

Emmanuel Macron était en Haute-Savoie vendredi, avec son épouse, au lendemain de l'attaque au couteau dans un parc d'Annecy, qui a fait six blessés, dont quatre jeunes enfants. «Tout ce qui m'a été dit va dans le bon sens», a indiqué le chef de l'État, interrogé par un pompier lors d'une visite à la préfecture d'Annecy. «Ils sont stabilisés», a insisté M. Macron, qui s'est rendu vendredi matin au CHU de Grenoble où trois enfants sont hospitalisés.

Parmi les petits blessés, la fillette néerlandaise soignée à Genève est «hors de danger», selon le ministre des Affaires étrangères des Pays-Bas. Sur Twitter, l'ambassadeur de France en Suisse, Frédéric Journès, a remercié au nom du chef de l'État français l'équipe des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) qui soigne l'enfant. «Merci à nos amis #Suisse», a-t-il ajouté. Sa collègue, l'ambassadrice néerlandaise en Suisse, Hedda Samson, se trouve auprès des parents de la fillette, ajoute le diplomate français.

Visite du couple présidentiel

Emmanuel et Brigitte Macron ont rendu visite aux familles des trois enfants hospitalisés à Grenoble et échangé avec le personnel soignant. Le couple présidentiel s'est ensuite rendu à Annecy, d'abord à l'hôpital puis à la préfecture pour rencontrer ceux qui ont apporté «aide et soutien» pendant le drame qui a secoué jeudi cette ville paisible des Alpes du Nord.

En visite en Haute-Savoie vendredi, le président, Emmanuel Macron, a notamment rencontré les services hospitaliers et de secours, mais aussi Henri (à droite), 24 ans, le jeune homme qui a poursuivi l'assaillant du parc du Pâquier, la veille.
Photo: keystone-sda.ch

«Vous avez été formidables», a lancé le chef de l'État lors d'une cérémonie qui lui a permis de dire «sa gratitude et sa fierté» aux policiers, pompiers, soignants et témoins du drame qui ont tenté de s'interposer. «S'attaquer à des enfants est l'acte le plus barbare qui soit, a-t-il déclaré. Il y a des choses qui ne sont pas digérables. La violence derrière ces actes n'est pas entendable. Il ne faut pas qu'on s'habitue.»

Aucune explication

Depuis son interpellation, Abdalmasih H. n'a donné aucune explication à son geste et fait «obstruction à la garde à vue», notamment en se «roulant par terre», selon une source proche de l'enquête. «La garde à vue du mis en cause est prolongée», a informé un tweet laconique de la procureure Line Bonnet-Mathis.

Si l'examen psychiatrique avait conclu à l'abolition du discernement, la garde à vue aurait été levée et les médecins auraient pris le relais. À ce stade, ses motivations semblent «sans mobile terroriste apparent», selon le Parquet d'Annecy.

Sans antécédent judiciaire et sans domicile fixe, cet homme de 31 ans qui a vécu pendant dix ans en Suède, avait quitté sa famille il y a quelques mois pour partir en France et se trouvait à Annecy depuis l'automne 2022. Quand il est passé à l'acte, il n'était pas sous l'emprise de stupéfiants ou d'alcool.

En situation régulière

Ce père d'une enfant de trois ans était en situation régulière quand il est arrivé en France. Dans une nouvelle demande d'asile déposée en France en novembre 2022, il s'était déclaré «chrétien de Syrie», selon une source policière. Il portait une croix chrétienne quand il a été interpellé.

L'assaillant, short noir et foulard bleu noué sur la tête, visait clairement les enfants lors de son attaque meurtrière, selon des images du drame authentifiées par l'AFP. On le voit dans cette vidéo lever les bras au ciel et crier en anglais «au nom de Jésus!».

«Il est venu comme ça»

Les images montrent aussi un jeune homme portant un sac à dos tenter de le faire reculer. Prénommé Henri, il fait partie de ceux qui «ont fait preuve de courage et se sont interposés sans se poser de question», comme l'a souligné le président Macron à la préfecture. Le chef de l'État a d'ailleurs rencontré ce jeune homme de 24 ans, qu'on surnomme «le héros au sac à dos».

Un adulte a été hospitalisé après avoir été blessé par l'agresseur puis touché par les tirs de la police pendant l'interpellation, et un autre adulte a été touché plus légèrement. «J'étais assis et il est venu comme ça, il voulait sûrement faire une victime de plus. J'imagine le stress des familles, des enfants et de leurs proches, et de ceux qui ont vu ce qu'il s'est passé. C'est terrible ça, surtout les enfants attaqués comme ça», a témoigné ce dernier sur BFM TV.

L'attaque, qui s'est produite en plein jour, a horrifié les habitants d'Annecy et les milliers de touristes présents en ce début de saison estivale.

Émotion et recueillement

Les larmes aux yeux, des dizaines de personnes choquées sont venues déposer des fleurs ou se recueillir devant le petit mémorial improvisé dans l'aire de jeux. Bouquets de roses blanches, peluches, bougies et messages de soutien s'accumulent depuis jeudi devant les châteaux de bois et les toboggans.

«L'innocence attaquée, quelle tristesse! Une pensée très émue pour les petites victimes et autres blessés», peut-on lire parmi les messages manuscrits déposés devant un petit autel décoré de bougies et de roses blanches.

Thierry Dekoninck, un habitant des environs, est venu déposer des roses dans cette aire de jeu où il vient «pratiquement tous les dimanches» avec ses enfants. Il ressent «de la tristesse, de la peine pour la famille, un peu de haine aussi parce que le monde devient fou, j'ai l'impression». Une messe était prévue en fin d'après midi à la cathédrale d'Annecy.

(ATS)

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