«Jamais de oui mais...»
Emmanuel Macron mobilise la France contre l'antisémitisme

«Il n'y aura jamais de oui mais...», «Nous sommes liés à Israël par la douleur du deuil». Alors que des manifestations pro-palestiniennes interdites ont eu lieu, Emmanuel Macron a lancé jeudi soir un appel à l'unité aux côtés d'Israël et contre l'antisémitisme.
Publié: 12.10.2023 à 21:00 heures
Blick_Richard_Werly.png
Richard WerlyJournaliste Blick

Alors que des manifestations pro-palestiniennes ont eu lieu jeudi 12 octobre dans plusieurs villes de France malgré leur interdiction par le ministère de l’Intérieur, Emmanuel Macron a choisi de lancer aux Français un appel solennel à «l’unité» aux côtés d’Israël, victime d’une «haine meurtrière aveugle et d’un déchaînement de cruauté absolue». 

«Nous partageons le chagrin d’Israël», a complété le président français, en confirmant le décès de treize de ses concitoyens lors de l’assaut du Hamas, et la disparition de 17 autres, dont certains sont sans doute «retenus en otages». Un message ponctué d’un appel à lutter contre un éventuel regain de l’antisémitisme, face auquel les procureurs ont reçu des consignes très strictes de poursuites.

Contenu tiers
Pour afficher les contenus de prestataires tiers (Twitter, Instagram), vous devez autoriser tous les cookies et le partage de données avec ces prestataires externes.

Les paroles les plus fortes du chef de l’État, confronté aux risques de protestations dans les banlieues et dans les quartiers où vivent la grande majorité des six millions de musulmans de France, ont concerné le mouvement Hamas, que la gauche radicale refuse de qualifier de formation terroriste. 

La police française utilise des canons à eau pour disperser une manifestation non autorisée de soutien à un État palestinien, place de la République, à Paris, le 12 octobre 2023. Le 12 octobre 2023, la France a déclaré qu'elle interdisait toutes les manifestations pro-palestiniennes après l'attaque du Hamas contre Israël.
Photo: AFP
1/4

«Jamais il n’y aura de oui mais… a poursuivi Emmanuel Macron. Disons-le clairement: le Hamas est un mouvement terroriste qui cherche la destruction du peuple israélien. Il expose la population de Gaza. […] C’est une guerre menée par des terroristes contre un pays, une société, des valeurs démocratiques […] Israël a le droit de se défendre en préservant les populations civiles […] La seule réponse face au terrorisme est forte et juste. Forte parce que juste.» Et d’asséner, dans un message clairement adressé à «La France insoumise» de Jean-Luc Mélenchon: «Ceux qui confondent la cause palestinienne et la justification du terrorisme commettent une faute morale politique et stratégique.»

«Préserver les populations civiles»

Les mots choisis par Emmanuel Macron comportent un risque, dans une France fracturée et souvent menacée par le communautarisme. Certes, le président français a redit l’attachement de la France à un État palestinien, et à la nécessité pour Israël, pays démocratique, de «préserver les populations civiles» dans sa riposte militaire contre le Hamas dans la bande de Gaza. 

Mais à aucun moment, dans ce discours d’une dizaine de minutes, le locataire de l’Élysée n’a évoqué les modalités de l’offensive en cours et les souffrances de la population de Gaza sous les bombes dans ce territoire exigu. Pas un mot non plus à propos de la décision controversée de prononcer une interdiction totale des manifestations pro-palestiniennes, que des milliers de personnes ont défié jeudi, et qui a déjà entraîné plusieurs recours devant la justice administrative.

C’est en défenseur de l’unité nationale, protégé par le «bouclier de la République et de la laïcité» qu’il s’est présenté devant ses compatriotes. Une déclaration destinée à remplir deux missions: mettre en garde les fauteurs de troubles potentiels, et témoigner de la solidarité envers la population israélienne et la communauté juive. 

Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la