Mondial de Rugby
Jean Dujardin en a ras le bol de la France qui «ronchonne»

Critiqué pour son rôle du boulanger de «papa» dans la cérémonie d'ouverture du Mondial de rugby le 8 septembre, l'acteur rejette les polémiques et dit «tomber à la renverse». Comme Blick l'avait écrit...
Publié: 15.09.2023 à 13:02 heures
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Dernière mise à jour: 15.09.2023 à 13:37 heures
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Richard WerlyJournaliste Blick

Il en a ras-le-bol de la «France qui ronchonne» Jean Dujardin. Et on le comprend!

L’acteur de «The Artist» a dû se résoudre à publier une lettre, jeudi 14 septembre, pour répondre aux critiques sur la «France rance» que son spectacle d’ouverture pour la Coupe du Monde de rugby est accusé d’avoir défendu. Une France «rance»? Le mot est du quotidien de gauche «Libération». Un mot que l’on pourrait remplacer par «réactionnaire», «passéiste», «détestable» etc...

Rien à voir là, avec la chorégraphie ou les effets de scène, sur fond d’une réplique de Tour Eiffel installée pour l’occasion dans l’enceinte du Stade de France, à Saint-Denis. Tous les critiques du spectacle de Jean Dujardin ont tiré sur lui la même cartouche: cette France nostalgique, ça suffit!

Le show d'ouverture du Mondial de rugby au Stade de France a été co-écrit par l'acteur, qui jouait le rôle d'un boulanger des années cinquante.
Photo: DUKAS
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Une réponse haute en stupéfaction

Qu’allait répondre le comédien, directement visé? Allait-il se murer dans le silence, après les sifflets copieux supportés par Emmanuel Macron à la suite de la cérémonie d’ouverture? Eh bien non.

Une semaine pile après l'ouverture du Mondial de rugby (qui durera jusqu'au 28 octobre), l’héritier de Jean-Paul Belmondo, le héros de la série «Un gars et une fille», le surfeur déjanté de «Brice de Nice», l’espion loufoque d’OSS 117 a choisi de répondre par la stupéfaction, comme nous l’avions fait dans l’ouverture de notre newsletter hebdomadaire «Républick» (c’est gratuit, alors abonnez-vous), reprise par nos confrères de «Courrier International» en France.

«Nous sommes aussi le pays du béret, de la culture, de la baguette» écrit le comédien de 51 ans. Juste. Nous écrivions la même chose mardi 12 septembre: «Logique nostalgie. Les Français pensent tous, ou presque, que c’était mieux avant. Et dans l’élite des commerçants choyés, le boulanger et sa baguette arrivent bien loin devant les autres. Bien joué, l’artiste!»

«Cela aurait dû nous rassembler»

Alors, une nouvelle polémique? Non. Juste des regrets. «Cette cérémonie n’aurait pas dû nous diviser, mais nous rassembler» écrit Jean Dujardin, qui prône le second degré. Bien vu. Mais dans ce cas, qu’il nous permette d’en rajouter une louche. La nostalgie n’empêche rien de regarder devant.

Le succès du film «Amélie Poulain» ne doit pas verrouiller le cinéma français dans la vague rétro. Le béret ne doit pas être l’unique symbole de la France de 2023. La vraie question est simple: peut-on, doit-on, miser sur les clichés pour séduire le monde lorsque celui-ci lorgne vers Paris, rendez-vous sportif mondialisé oblige? A moins d’un an des Jeux olympiques, et avec un quadragénaire disruptif installé à l’Elysée jusqu’en 2027, avouez que le sujet mérite d’être abordé…

La France est tout cela

Jean Dujardin et Blick, même combat? Pourquoi pas. Vue de l’étranger, la France est tout cela.

Le pays des polémiques incessantes, de la colère sociale, du refus de regarder les réalités économiques en face, mais aussi le pays du bien vivre, du refus d’accepter les soi-disant règles de la mondialisation comme elles sont, de la rébellion créative. La France a besoin de prétendre aller mal pour ignorer qu’elle va bien. Elle doit renier son passé parce qu’elle ne rêve que de le glorifier.

Vous me suivez? Jean Dujardin a au moins marqué un point. Les fans de rugby du monde entier savent aujourd’hui que la France reste un pays fabuleusement rétro, enjoué, accueillant, pétri de traditions, ensoleillée par la fraternité.

La lucidité attendra. Comme l’écrivait le romancier américain Ernest Hemingway, Paris, de toute façon, sera toujours une fête.

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