«Quand LFI siffle, la Nupes accourt»
A l'aube des Européennes, Gabriel Attal multiplie les tacles contre Raphaël Glucksmann

Gabriel Attal a sonné jeudi la charge contre Raphaël Glucksmann, dont la liste aux élections européennes talonne celle du camp présidentiel, et qui espère engranger de nouveaux soutiens lors d'un grand meeting ce soir à Paris.
Publié: 30.05.2024 à 15:01 heures

Les Macronistes espèrent engranger de nouveaux soutiens lors d'un grand meeting ce soir à Paris. Aussi, Gabriel Attal s'en ai pris jeudi à Raphaël Glucksmann. La liste de ce dernier aux élections européennes talonne en effet celle du camp présidentiel.

Voter pour la liste socialiste menée par M. Glucksmann, c'est «évidemment» voter pour la Nupes, l'alliance de gauche conclue avec la France insoumise en 2022 et qui a rompu à l'automne, a estimé le Premier ministre sur RTL.

«Quand la France insoumise siffle, la Nupes accourt», a ajouté Gabriel Attal. Les députés socialistes se sont «levés comme un seul homme pour soutenir» leur collègue LFI Sébastien Delogu quand il a agité mardi un drapeau palestinien dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale, a-t-il dénoncé.

Gabriel Attal attaque Raphaël Glucksmann, dont la liste de talonne celle du camp présidentiel aux Européennes.

A dix jours du scrutin, la liste présidentielle est en difficulté dans les sondages, à 15-16%, nettement distancée par celle de Jordan Bardella, président du Rassemblement national, donnée à 34% dans deux dernières enquêtes.

La liste macroniste est aussi talonnée par celle du PS-Place Publique de Raphaël Glucksmann, créditée d'environ 14%.

Il faut «jeter ses dernières forces dans la bataille»

Dans ce contexte morose pour la majorité, l'entourage de Gabriel Attal promet que ce dernier va «jeter ses dernières forces dans la bataille».

Sommé par Emmanuel Macron de davantage s'impliquer dans la campagne, il a déjà participé à plusieurs meetings avec la tête de liste macroniste Valérie Hayer et affronté dans un débat télévisé Jordan Bardella, même si la joute n'a pas eu d'incidence sur les intentions de vote.

Il sera encore présent au meeting national de son camp samedi à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) et interviendra dans plusieurs médias.

Malgré les perspectives d'échec, pas question pour la majorité de se prononcer sur l'après 9 juin, alors que plusieurs scénarios politiques circulent entre coalition avec la droite, remaniement ou dissolution.

«Tous ceux qui essaient de se projeter après le 9 juin font une erreur. La campagne n'est pas terminée», affirme un conseiller de l'exécutif.

Emmanuel Macron a dit que «c'était une élection européenne aux conséquences européennes», a rappelé jeudi Gabriel Attal, comme pour écarter l'hypothèse de son départ de Matignon.

Raphaël Glucksmann refuse de jouer le jeu des pronostics

Raphaël Glucksmann, qui tient meeting jeudi soir au Zénith de Paris pour ce qui devrait être son plus gros événement de campagne, a pour sa part toujours pour objectif de passer devant Valérie Hayer.

Il se refuse pourtant au jeu des pronostics, conscient du sentiment de déception qu'il adviendrait si le croisement des courbes n'avait pas lieu le 9 juin.

«Le croisement, on le voit se profiler mais c'était pas l'objectif de départ et on ne parie pas dessus», laisse entendre un membre de la campagne.

Car celui qui est considéré comme le nouvel espoir de la social-démocratie peut-il encore mordre davantage sur l'électorat macroniste?

«Les électeurs à décrocher seront surtout chez les abstentionnistes. Il doit rester entre 0,5 et 1% à aller chercher chez elle», analyse un candidat socialiste. Un autre socialiste remarque pourtant que «dans le sondage du Cevipof (qui couvre plus de 10.000 personnes), on est le 2e choix de quasi tout le monde».

L'extrême droite est aussi le principal adversaire désigné par la majorité

Le Zénith n'est pas le dernier meeting de l'essayiste de 44 ans, qui en tiendra deux jours plus tard un autre à Marseille, et terminera à Lille, le dernier jour officiel de la campagne, le 7, où il recevra le soutien de la maire de la ville Martine Aubry, figure de la gauche, après celui de l'ancien Premier ministre Lionel Jospin.

Jeudi soir, Raphaël Glucksmann, qui s'est toujours refusé à taper sur ses adversaires de gauche, entend encore une fois s'attaquer à l'extrême droite.

Il fera monter sur scène Mathias Ecke, eurodéputé allemand du SPD qui a été violemment agressé début mai par quatre personnes, dont au moins une issue de l'extrême droite, à Dresde, l'ex-RDA.

L'extrême droite est aussi le principal adversaire désigné par la majorité. Gabriel Attal a ainsi mis en garde contre sa potentielle «capacité de blocage» si elle arrivait en force au Parlement européen.

(AFP)

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