Synagogue attaquée à Rouen
La peur des attentats est-elle justifiée dans la France pré-JO?

L'attentat commis contre la synagogue de Rouen relance la peur des attentats en France à quelques semaines des Jeux Olympiques. Une peur crédible ou exagérée?
Publié: 17.05.2024 à 18:36 heures
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Dernière mise à jour: 17.05.2024 à 22:04 heures

Gérald Darmanin n’en finit pas de promettre aux Français un dispositif de sécurité parfait pour les Jeux Olympiques, qui s’ouvriront à Paris le 26 juillet. Mais comment croire ses promesses alors qu’un attentat a de nouveau été commis, ce vendredi 17 mai, contre une synagogue à Rouen (Normandie)? Et comment imaginer que les forces de l’ordre ne seront pas sur les rotules cet été alors qu’elles sont en permanence mobilisées sur de nouveaux drames?

L’attentat contre la synagogue de Rouen, incendiée par un ressortissant algérien qui aurait dû être expulsé du territoire, a montré encore une fois les failles du dispositif d’expulsion des migrants clandestins. L’homme, armé d’une barre de fer et d’un couteau, a été tué par les policiers.

Mais cette semaine restera dans les annales comme une des pires de l’année 2024, en matière de criminalité et de violence. Mardi 14 mai, l’attaque contre un fourgon pénitentiaire par deux voitures remplies de gangsters a coûté la vie à deux surveillants. Et depuis le milieu de la semaine, à 17'000 kilomètres de l’hexagone, une flambée de violence et de pillages sans précédent s’est déroulée en Nouvelle-Calédonie, où plus de mille policiers ont dû être dépéchés en urgence.

Le ministre français de l'Intérieur, Gerald Darmanin (à droite), s'adresse aux médias à l'extérieur d'une synagogue où un homme a été abattu alors qu'il tentait d'y mettre le feu, à Rouen, dans le nord de la France, le 17 mai 2024.
Photo: keystone-sda.ch
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Défi de la sécurité

Le défi de la sécurité est colossal pour le gouvernement français à la veille des Jeux Olympiques, d’autant que le choix d’une cérémonie d’ouverture sur la Seine, devant près de 400'000 personnes, a mis la barre très haut en matière de risques. Plus de 40'000 policiers seront mobilisés.

Mais comment faire si, dans les rues de Paris, des individus armés de couteaux, comme on vient de le voir à Rouen, décident de passer à l’acte? Dans un article cinglant paru jeudi 16 mai, le quotidien britannique «The Sun» compare la France au Mexique, connu pour la violence de ses narcos, les gangs qui gèrent le trafic de stupéfiants. Une «Narco-France»? L’accusation est bien sûr exagérée. Mais elle court dans les têtes après l’attaque du fourgon pénitentiaire à l’issue de laquelle un détenu de 30 ans, Mohamed Amra, a été libéré à l’arme lourde.

Le règne de la peur

Ce défi, deux hommes le portent sur leurs épaules. Le premier est le ministre Gérald Darmanin, mis en cause pour sa gestion désastreuse du processus parlementaire qui a permis l’adoption d’une nouvelle loi sur la gestion des migrants, publiée au journal officiel le 26 janvier 2024.

Le second est le préfet de police de Paris, Laurent Nunez. C’est lui qui aura la responsabilité de la sécurité des Jeux Olympiques, qu’une délégation du CIO (basé à Lausanne) doit bientôt évaluer. La France a-t-elle des raisons de s'inquiéter et de douter de ses forces de sécurité? Non, à priori. Mais une chose est sûre: plus ce genre de drames se répétera, plus la peur s'installera. Attisée par la préparation des Jeux Olympiques. 

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