Le conseil fédéral ne versera pas 10 millions de plus
Le chef de l'UNRWA estime la décision suisse «incompréhensible»

Le chef de l'Agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) Philippe Lazzarini «peine à s'y retrouver» comme «citoyen suisse». Lundi à Genève, le Neuchâtelois a estimé «incompréhensible» l'attitude suisse face à son entité.
Publié: 30.09.2024 à 19:56 heures
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ATS Agence télégraphique suisse
Le commissaire général de l'Agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) Philippe Lazzarini espère encore que la Suisse reviendra sur sa décision de ne pas verser 10 millions de francs supplémentaires à son entité.
Photo: SALVATORE DI NOLFI

Vendredi, le Conseil fédéral a annoncé qu'il ne verserait pas cette année 10 millions de francs supplémentaires à l'agence onusienne. «Cette décision va à contre-courant» de la communauté internationale, a dit à la presse le commissaire général de l'UNRWA.

En dehors des Etats-Unis, tous les pays qui avaient suspendu provisoirement leur aide financière l'ont reprise. La décision est «incompréhensible, surtout venant de la Suisse» dépositaire des Conventions de Genève et défenseure du multilatéralisme, insiste le Neuchâtelois. Il espère toujours qu'elle sera «revue».

«Comme citoyen suisse, j'ai de la peine à m'y retrouver, à m'y reconnaître», ajoute encore M. Lazzarini. En mai, 10 millions sur l'enveloppe suisse habituelle de 20 millions avaient été débloqués pour l'UNRWA, mais seulement pour les besoins vitaux urgents à Gaza.

Une décision votée par le Conseil national

Cette décision a été justifiée par le Conseil fédéral en raison de la diminution de 10 millions du crédit humanitaire décidée par les Chambres fédérales pour 2024 et des débats parlementaires en cours. Le Conseil national a voté l'arrêt immédiat des soutiens à l'UNRWA, en raison du lien d'employés avec le massacre du 7 octobre 2023 contre Israël. Mais le Conseil des Etats doit encore se prononcer en décembre.

Un rapport indépendant mandaté par le secrétaire général de l'ONU avait conclu que les allégations israéliennes ne pouvaient être prouvées. Une investigation administrative onusienne, qui se poursuit, avait en revanche admis qu'un lien était possible dans neuf cas. Ces personnes ont été licenciées. Pour une dizaine d'autres, les preuves sont inexistantes ou insuffisantes, ajoutait l'investigation.

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