Aéroport et bases militaires touchés
La grande attaque de drones ukrainiens a fortement déstabilisé les Russes

La plus grande attaque de drones menée par l'Ukraine contre des cibles russes a été un grand succès dans la nuit de mardi à mercredi, et ce, malgré un bombardement important de Kiev par les Russes. La victoire de Poutine semble s'éloigner avec cette avancée.
Publié: 30.08.2023 à 22:30 heures
|
Dernière mise à jour: 30.08.2023 à 23:02 heures
Blick_Portraits_328.JPG
Samuel Schumacher

Le 553e jour de leur guerre a débuté par un énorme «boum» pour les Russes. Dans la nuit de mardi à mercredi, lors de la plus grande attaque de drones depuis le début de la guerre, les Ukrainiens ont pris pour cible cinq régions russes ainsi que la Crimée occupée par la Russie. Avec succès.

Rien que sur l'aérodrome «Princesse Olga» de la ville de Pskov, à l'ouest de la Russie, quatre avions de transport militaire russes ont pris feu. Les Russes ont besoin des Iliouchine Il-76 pour acheminer les chars vers le front. Mais les drones ukrainiens ont fait bien plus que de simples dégâts matériels sur les avions de transport russes.

Contenu tiers
Pour afficher les contenus de prestataires tiers (Twitter, Instagram), vous devez autoriser tous les cookies et le partage de données avec ces prestataires externes.

Semer la terreur

Tout d'abord, cette attaque montre, une fois de plus aux habitants, que la guerre est là, juste à leur porte, et qu'elle ne se déroule pas uniquement sur les champs de bataille du Donbass ou les tranchées de Zaporijia. Cette tactique de guerre s'appuie sur la peur: «vous ne pouvez plus dormir sur vos deux oreilles.» Marcel Berni, expert militaire à l'EPFZ l'affirme: «Les attaques imprévisibles de la nuit ont pour but d'insécuriser la population civile russe.»

Il est difficile de savoir qui se cache derrière les attaques de drones à près de 700 kilomètres de la frontière ukrainienne.
Photo: Anadolu Agency via Getty Images
1/8

Deuxièmement, les frappes de drones font partie d'une sorte de contre-offensive fantôme. Comme sortis de nulle part, les drones apparaissent partout en Russie et s'abattent avec leur explosif sur des cibles essentiellement militaires. Ils ont affaibli de manière décisive la logistique de guerre russe (aérodromes, routes de liaison, mais aussi systèmes de défense antimissile).

Et troisièmement, les attaques de drones obligent les Russes à modifier péniblement leur planification. Mick Ryan, ancien général des forces armées australiennes, écrit sur X (anciennement Twitter): «Ces attaques obligent les Russes à repenser leur stratégie de défense et à déplacer leurs troupes.» Et elles donnent à l'Occident l'espoir que l'Ukraine peut effectivement gagner.

La Russie vacille-t-elle?

Si l'attaque de drones à grande échelle est si efficace, pourquoi n'arrive-t-elle que maintenant? L'explication est simple: l'Ukraine a dû effectuer des milliers de frappes dites de reconnaissance sur des cibles russes afin de déterminer d'où les missiles de défense russes seraient tirés.

Dans un deuxième temps, l'armée ukrainienne a pu neutraliser ces mêmes systèmes de défense pour pouvoir ensuite viser plus ou moins librement leurs cibles principales. Et à partir de maintenant?

Il est clair que les attaques de drones ont fortement affecté la Russie. Après les récentes attaques contre ses aérodromes et ses centres logistiques, le Kremlin ressemble à un boxeur qui commence à vaciller après un énième coup dans l'estomac et ne peut plus tenir bien longtemps.

Certes, la Russie tient toujours debout et continue de frapper – dans la nuit de mardi à mercredi, par exemple, avec de nouvelles attaques de missiles contre des quartiers résidentiels de Kiev. Mais le boxeur russe semble de plus en plus désorienté.

Le blogueur militaire Egor Guzenko, une voix influente en Russie, résume ainsi l'ambiance sur Telegram: «Je ne suis plus si sûr de cette victoire.» L'objectif principal des drones ukrainiens est ainsi atteint: les doutes commencent à germer en Russie. Et pour une fois, il semblerait que Poutine n'ait plus aucun remède en pharmacie.

Découvrez nos contenus sponsorisés
Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la