Un grand nombre d'hommes russes sont envoyés à la guerre. Bien souvent sans préparation ni équipement. Conséquence: les soldats n'ont pour ainsi dire aucune chance. Ils décèdent peu de temps après sur le front. Les femmes russes en ont assez et veulent mettre un terme à ces morts en cascade. Elles demandent que leur mari, frère ou fils ne revienne pas d'Ukraine dans un cercueil.
Dans une vidéo, une bonne vingtaine de ces femmes, proches de soldats, s'adressent directement au président russe Vladimir Poutine et au ministre de la Défense, Sergueï Choïgou. L'enregistrement de leur appel a été publié dimanche par le canal Telegram russe Sota. On y voit un groupe de femmes chaudement vêtues dans un décor urbain enneigé. Deux d'entre elles portent une pancarte datée du 11 mars 2023. Il est toutefois impossible de vérifier de manière indépendante les affirmations du groupe de femmes figurant dans la vidéo.
Les épouses et les mères des hommes mobilisés dans la région de Moscou racontent que depuis fin septembre, les soldats ont d'abord été formés comme artilleurs pendant trois mois avant d'être envoyés à la guerre fin décembre. Là, les membres de la Division séparée d'artillerie à obusiers 580 auraient attendu durant deux mois la livraison des pièces d'artillerie.
Des artilleurs transformés en section d'infanterie d'assaut
Puis leur fonction a soudainement changé. «Début mars, on leur a annoncé oralement qu'ils étaient désormais une section d'infanterie d'assaut», raconte l'épouse d'un membre de l'armée. Les femmes déplorent que les soldats n'aient pas reçu de formation adéquate – au lieu des deux semaines promises, elle n'a duré que quatre jours.
Et maintenant, ils sont envoyés «à l'abattoir». Jetés «comme de la viande» sur la première ligne de front, où ils doivent prendre d'assaut des fortifications. Selon ces femmes, les soldats russes devraient se battre à cinq contre une centaine d'Ukrainiens.
Pas d'opposition formelle à la guerre
Les femmes de cette vidéo demandent donc à Vladimir Poutine de ne plus envoyer leurs hommes à la mort sans raison. «S'il vous plaît, retirez-les de la ligne de contact et fournissez-leur de l'artillerie et des munitions», implorent-elles.
Dans le même temps, elles assurent que leurs proches ne sont pas opposés à la guerre en soi: «Ils sont prêts à remplir leur devoir envers leur patrie, mais dans le domaine dans lequel ils ont été formés. Pas en tant que fantassins d'assaut.»