Le feuilleton sur le conflit entre JK Rowling et une partie de ses fans, sur fond de déchirement idéologique autour des questions d’identité de genre, est encore monté d’un cran. C’est ce que rapporte le site américain «Polgyon», cité par «Konbini».
Les responsables de fédération étasunienne (MSQ) et nord-américaine (MLQ) de Quidditch ont annoncé mercredi leur intention de changer le nom du sport, dans le but de se distancier de sa créatrice après un énième tweet jugé transphobe.
L’autrice britannique se verra donc dépossédée, en quelque sorte, du lien qu'elle entretient avec le sport le plus populaire auprès des sorciers, et de certains de nous autres, pauvres moldus (les non-sorciers, donc).
Pour rappel, le Quidditch est inspiré des aventures de Harry Potter. Dans celui-ci, des sorciers aguerris volent sur leurs balais magiques derrière le Vif d’or pendant qu’ils doivent marquer des buts.
Les joueurs de Quidditch sondés
Lundi, le logo utilisé par l’association américaine de Quidditch a d’ailleurs été changé, affichant en fond à moitié le drapeau transgenre et à moitié le drapeau LGBT.
Les fédérations ont annoncé leur intention de garder la lettre Q en début de texte pour ne pas avoir à changer les acronymes et simplifier la transition. Celle-ci a envoyé un sondage auprès de ses membres pour avoir leur avis. Elle ne précise pas si les réponses à celui-ci seront publiques et si elles auront un caractère contraignant ou non.
Le Quidditch est pratiqué depuis les années 2000 par de nombreux clubs à travers le monde et gagné en popularité au fil des années. Il compte désormais plus de 500 fédérations.
Notre Small Talk sur le Quidditch.
«Un des sports les plus progressistes»
«Notre sport a la réputation d’être l’un des plus progressistes au monde en termes d’égalité des sexes et d’inclusivité», dit en substance le communiqué. «Cette décision est un pas dans la bonne direction.» Les règles du Quidditch, un sport mixte, indiquent par exemple qu’il ne peut pas y avoir plus de «quatre personnes du même genre» dans la même équipe en même temps.
La décision soutenant ce changement de nom pourrait aussi cacher d'autres raisons. Le nom «Quidditch» étant détenu par JK Rowling mais également Warner Bros, qui a acheté les droits audiovisuels de la saga Harry Potter pour l’adapter à l’écran, un nouveau nom pour le sport permettrait également d’ouvrir d’autres possibles, ceux du sponsorship et des droits de diffusion audiovisuels.
Quelques jours après un tweet
Cette décision arrive quelques jours après le retweet d’un article du «Times», contenant d'ailleurs une référence à «1984» de George Orwell, qui indique que la police britannique peut désormais enregistrer un homme commettant un viol comme un «femme avec un pénis» ou une «femme pénisée».
L'autrice de la saga Harry Potter JK Rowling s’est retrouvée en porte-à-faux avec une partie de ses fans pour soutenir une définition biologique de la femme, jetée ainsi dans la catégorie des «terf» (trans-exclusionary radical feminist), soit des «féministes transphobes».
Le nom de l’autrice a également été évincé de la dernière bande-annonces du troisième opus des «Animaux fantastiques», le dernier en date issu de l’univers Harry Potter, et elle sera carrément absente de la «reunion» prévue pour les vingt ans du premier film. Ambiance.
Menaces et doxxing
Les tensions entre les fans et l'autrice avaient déjà atteint un haut point de tension l'année dernière, lorsque celle-ci a posté un commentaire ironique au sujet des «personnes qui ont leurs règles», qualificatif utilisé par certains milieux militants, intellectuels et universitaires, en suggérant de lui préférer le terme «femme».
Dans les semaines qui avaient suivi, la Britannique s’était retrouvée croulant sous les menaces de mort. «Assez pour pouvoir tapisser l’intérieur de ma maison», avait-elle alors déclaré sur Twitter.
Des individus l’avaient harcelé en se prenant en photo devant sa maison et en partageant les clichés en ligne, avec son adresse clairement visible, soit du doxxing, une méthode utilisée pour mettre la pression sur certaines personnalités.