De retour sur la piste
L'Airbus A380 prend à nouveau de la hauteur

On pensait que s'en était finit de l'A380 d'Airbus. Pourtant, avec la reprise du tourisme, les «superjumbos» font leur grand retour sur la piste. Explications.
Publié: 23.11.2021 à 06:06 heures
Nicola Imfeld

Dès son annonce, l’A380 d’Airbus a été acclamé par les fans d’aviation et les experts en aéronautique. Les surnoms à la hauteur de sa démesure ont fusé: «géant des airs», «superjumbo» ou encore «paquebot volant». Rien d’étonnant, puisque l’appareil bat tous les records. Pouvant accueillir jusqu’à 853 passagers, il est à la fois le plus grand avion du monde et le plus silencieux. Silencieux au point de troubler le sommeil des pilotes: ils entendaient désormais tous les bruits de la cabine au lieu du ronronnement «berçant» des réacteurs.

Mais ce n’est pas pour cette raison que le sort de l’A380 semblait scellé jusqu’à récemment, 16 ans seulement après son premier vol. En 2020, premières années de la pandémie, il n’y avait plus que 25’000 vols réguliers avec ce type d’appareil. En 2019, ce chiffre s’élevait à plus de 119’000 vols. L’A380 a été l’une des victimes de la pandémie. De par son envergure, il ne répondait plus aux besoins des compagnies aériennes.

Des personnalités de la branche se sont exprimées sur la question, comme le patron de Qatar Airways Akbar Al Baker cet été. «L’achat de l’A380 a été la plus grande erreur que nous ayons jamais commise», s’est-il insurgé dans une interview. Il s’expliquant: «Nous avons immobilisé l’A380 car c’est un modèle qui consomme trop de carburant.» Le retour de l’avion sur le devant de la scène aéronautique semblait alors exclu. Pourtant, quelques mois plus tard, tout a changé.

L'Airbus A380 fait son grand retour.

Le retour des géants

Depuis que les taux de vaccination augmentent dans le monde entier, les personnes qui ont reçu leurs doses peuvent à nouveau voyager. Le nombre de réservations de vols en avion a fait un bond. Cette situation a également été observable dans les aéroports où les passagers s’impatientaient dans de longues files avant de pouvoir embarquer.

Les compagnies aériennes ont réagi en augmentant rapidement leurs capacités. L’A380 s’est révélé être la solution qui tombe du ciel. British Airways, par exemple, a remis en service quatre de ses douze «superjumbos» depuis novembre. Actuellement, les Britanniques utilisent même le géant pour des vols courtes distance, par exemple entre Londres et Francfort.

Chez Singapore Airlines, plusieurs A380 ont également été dépoussiérés Depuis la semaine dernière, les appareils effectuent trois vols quotidiens. «Nos douze A380, que nous allons exploiter avec des cabines réaménagées, représentent une partie essentielle de notre flotte», a avancé le vice-président de Singapour Lee Lik Hsin à la «Frankfurter Allgemeine Zeitung».

Qatar Airways se ravise

Même la compagnie Qatar Airways a fait volte-face. Depuis novembre, cinq de leurs dix «paquebots volant» sont à nouveau dans les airs – malgré l’envolée dépréciatrice du patron cet été. Le Qatar est confronté une pénurie d’avions en raison d’un problème technique sur le petit frère du géant, l’A350. «Malheureusement, nous n’avons pas d’autre alternative que de faire voler nos A380 à nouveau», a dû reconnaître Akbar Al Baker.

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Seule Lufthansa s’obstine encore. Les A380 restent dans les hangars, pour le moment… Des rumeurs circulent concernant la remise en service potentielle des «superjumbos» allemands.

En parallèle, la compagnie Emirates recevra en novembre les deux tout derniers A380 jamais construits. «C’est un avion très puissant et nous l’utiliserons jusque dans les années 2030», a annoncé le directeur général d’Emirates Tim Clark. Plus de 50 géants devraient à nouveau desservir 27 destinations d’ici la fin de l’année, soit presque autant qu’avant la pandémie.


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