Etat de santé encore inconnu
Un homme poignarde l'écrivain Salman Rushdie en pleine conférence à New York

L'écrivain Salman Rushdie a été poignardé lors d'un spectacle à New York. Son état de santé n'est pas connu. Il a été héliporté suite à une blessure apparente au cou.
Publié: 12.08.2022 à 18:19 heures
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Dernière mise à jour: 12.08.2022 à 19:02 heures

Salman Rushdie, l’auteur dont les travaux dans les années 1980 ont donné lieu à des menaces de mort en provenance d’Iran, a été agressé vendredi alors qu’il s’apprêtait à donner une conférence dans l’ouest de New York.

Un journaliste de l’Associated Press a été témoin de l’irruption d’un homme sur la scène de l’institution de Chautauqua, qui poignardé Salman Rushdie. L’auteur est tombé au sol. Il a été héliporté vers l'hôpital de la région suite à une blessure apparente au cou. L’agresseur a été arrêté et immédiatement placé en détention, a précisé la police de New York.

L'amphithéâtre évacué

«L'événement le plus terrible vient d'arriver à la Chautauqua Institution - Salman Rushdie a été attaqué sur scène. L'amphithéâtre est évacué», a écrit un témoin sur les réseaux sociaux

L'écrivain s'est écroulé au sol.
Photo: keystone-sda.ch
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Des images vidéo diffusées sur les réseaux sociaux montrent des spectateurs d'une salle de spectacle se précipiter sur scène pour porter secours à quelqu'un qu'on aperçoit au sol.

Première fatwa de l’Histoire

Le livre de Salman Rushdi «Les Versets sataniques» a été interdit en Iran en 1988, car de nombreux musulmans le considéraient comme blasphématoire. Un an plus tard, le leader iranien, l’ayatollah Khomeini, aujourd’hui décédé, a émis une fatwa (ndlr: la fatwa est un avis juridique donné par la loi islamique pouvant amener à une condamnation). C’est la première de l’Histoire qui est émise contre un écrivain. Elle demande la mort de Salman Rushdi.

L’Iran a en outre offert une récompense de plus de 3 millions de dollars à quiconque tuerait Rushdie. L’état de santé de l’homme de 75 ans n’est pas clair.

L'auteur britannique Salman Rushdie, dont l'ouvrage controversé «Les versets sataniques» avait fait de lui la cible d'une fatwa de l'ayatollah iranien Rouhollah Khomeiny en 1989, a été attaqué vendredi sur scène lors d'une conférence dans l'ouest de l'Etat de New York, ont rapporté plusieurs médias américains.

Contactée par l'AFP, la police du comté de Chautauqua, où l'écrivain devait prendre la parole, a confirmé qu'une personne avait été "poignardée" sans préciser à ce stade l'identité de la victime.

Une fatwa en prélude du 11 septembre

«Mon problème, c’est que les gens continuent de me percevoir sous l’unique prisme de la fatwa», avait dit il y a quelques années ce libre-penseur qui se veut écrivain, pas symbole.

Mais l'actualité - la montée en puissance de l'islam radical - n'a cessé de le ramener à ce qu'il a toujours été aux yeux de l'Occident: le symbole de la lutte contre l'obscurantisme religieux et pour la liberté d’expression.

Déjà en 2005, il considérait que cette fatwa avait constitué un prélude aux attentats du 11 septembre 2001.

Contraint dès lors de vivre dans la clandestinité et sous protection policière, allant de cache en cache, il se fait appeler Joseph Anton, en hommage à ses auteurs favoris, Joseph Conrad et Anton Tchekhov. Il doit affronter une immense solitude, accrue encore par la rupture avec sa femme.

Installé à New York depuis quelques années, Salman Rushdie - sourcils arqués, paupières lourdes, crâne dégarni, lunettes et barbe - avait repris une vie à peu près normale tout en continuant de défendre, dans ses livres, la satire et l'irrévérence.

(Blick avec AFP/ATS)

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