Il a préféré la tôle
Le dissident Oleg Orlov a eu le choix: la prison ou le front!

Le dissident russe Oleg Orlov a été emprisonné pour ses positions critiques envers le Kremlin et son invasion de l'Ukraine. L'homme de 70 ans aurait eu le choix: la prison ou être envoyé au front.
Publié: 15.03.2024 à 13:04 heures

Le dissident russe Oleg Orlov, âgé de 70 ans et récemment emprisonné pour avoir dénoncé l'assaut de Moscou contre l'Ukraine, a dit avoir refusé en détention une proposition de l'armée pour y être déployé. «Ce type d'accord est proposé à tous les nouveaux détenus», a indiqué vendredi sur Telegram l'ONG Memorial, colauréate du prix Nobel de la Paix 2022, pour laquelle travaillait M. Orlov.

La Russie propose des contrats militaires aux détenus en échange d'une libération anticipée s'ils survivent aux combats. Selon des médias indépendants, des dizaines de milliers d'entre eux ont été envoyés au front depuis 2022, souvent pour les missions les plus meurtrières en première ligne.

Figure de proue de la défense des droits humains, M. Orlov a été condamné fin février à deux ans et demi de prison pour avoir dénoncé publiquement l'offensive en Ukraine, illustration de l'implacable répression qui a déjà conduit la quasi-totalité des opposants russes derrière les barreaux ou à l'exil.

Oleg Orlov est emprisonné depuis peu. A 70 ans, il n'est pas trop âgé pour aller se battre en Ukraine, selon les autorités russes qui lui en ont fait la proposition. Qu'il a refusée, évidemment (A4rchives).
Photo: Keystone/AP

Continuer le combat

Selon Memorial, il a été transféré le 11 mars vers le centre de détention provisoire N°5 dans le nord-ouest de Moscou, où on lui a fait cette offre «presque immédiatement». «Oleg Petrovitch a demandé en riant si son âge ne gênait pas (pour aller combattre) (...) On lui a répondu que rien n'était gênant», précise l'ONG, ajoutant que le dissident avait «bien sûr» refusé cette proposition.

Vétéran de Memorial, dissoute par la justice russe fin 2021, Oleg Orlov avait fait le choix, contrairement à de nombreux autres détracteurs du Kremlin, de rester en Russie pour «continuer le combat».

(ATS)

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