Invasion, armes, menace...
Tout ce qu'il faut retenir de la rencontre entre Poutine et les médias internationaux

Pour la première fois depuis le début de la guerre en Ukraine, Vladimir Poutine a rencontré les représentants de grandes agences de presse internationales à Saint-Pétersbourg. Aperçu de ses principales déclarations.
Publié: 06.06.2024 à 14:07 heures
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Dernière mise à jour: 06.06.2024 à 14:08 heures

Vladimir Poutine est l’hôte du 27e Forum économique international de Saint-Pétersbourg. Lors de cette rencontre annuelle d’entrepreneurs du monde entier, la Russie veut se présenter comme une puissance économiquement forte dans le domaine des matières premières, malgré les sanctions de l’Occident. Lors de la rencontre avec les médias dans le gratte-ciel emblématique Lachta-Zentrum du géant gazier Gazprom, le président russe a répondu aux questions des journalistes internationaux.

Poutine menace d’une «réponse asymétrique»

«Si quelqu’un envisage la possibilité de livrer des armes dans la zone de combats pour mener des attaques sur notre territoire […], pourquoi n’aurions-nous pas le droit de fournir les mêmes armes dans des régions du monde où sont menées des attaques contre des installations sensibles des pays qui agissent contre la Russie?», a demandé Vladimir Poutine. Puis, il a ajouté: «Cela signifie que la réponse peut être asymétrique. Nous y réfléchissons.»

Le président russe avait auparavant été interrogé par un journaliste sur la livraison d’armes de grande envergure à l’Ukraine, notamment des missiles ATACMS en provenance des Etats-Unis.

Autour d'une longue table, Vladimir Poutine s'adresse à des journalistes internationaux.
Photo: AFP
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L’avertissement de Poutine à l’Allemagne

Vladimir Poutine a mis en garde contre une possible livraison de missiles de croisière allemands Taurus à l’Ukraine: «Si des missiles capables de mener des attaques sur des objets situés sur le territoire russe apparaissent (en Ukraine), cela détruit définitivement les relations russo-allemandes», a déclaré le chef du Kremlin, en réponse à l’idée de livraison par Berlin de missiles de croisière Taurus à longue portée à l'Ukraine.

Les relations russo-allemandes sont de toute façon au plus bas en raison de la guerre. Vladimir Poutine n’a toutefois pas précisé quelles «relations» seraient «détruites».

Une invasion russe de l’OTAN? «Une connerie»

Vladimir Poutine a tourné en ridicule les craintes des pays occidentaux d’une invasion russe sur le territoire de l’OTAN. «Vous pensez que la Russie veut attaquer l’OTAN. Êtes-vous complètement fous? Êtes-vous aussi stupides que cette table? Qui a imaginé cela? C’est n’importe quoi, vous comprenez. Une connerie», a lancé le président russe aux journalistes.

Dans d’autres Etats, ces déclarations ne devraient guère rassurer. Dans les pays baltes notamment, la crainte d’une agression russe a augmenté depuis la guerre en Ukraine. Moscou avait nié à plusieurs reprises ses plans d’attaque, même avant son invasion en février 2022.

La «persécution politique» de Donald Trump

Vladimir Poutine a critiqué les procédures judiciaires engagées contre l’ancien président Donald Trump. La justice aux Etats-Unis est utilisée pour faire de la politique, a affirmé le chef du Kremlin. Donald Trump est confronté à des faits remontant à longtemps, ce qui laisse supposer une persécution. Pourtant, de nombreuses personnes le comprennent et le soutiennent.

Vladimir Poutine est lui-même critiqué au niveau international pour avoir fait éliminer de manière ciblée des opposants politiques lors des élections présidentielles en Russie. Le président russe n’attend pas de changement fondamental des élections présidentielles américaines, quel qu’en soit le résultat. «Pour nous, le résultat n’a pas une grande importance», a-t-il tranché.

Plus de 6000 Ukrainiens en captivité selon Poutine

Le nombre de prisonniers de guerre ukrainiens est nettement supérieur à celui des soldats et officiers russes détenus en captivité en Ukraine, a assuré Vladimir Poutine. L’Ukraine aurait 1348 Russes en captivité, tandis que la Russie aurait 6365 prisonniers du pays voisin. Il n’a pas été possible de vérifier cela de manière indépendante.

En réponse à une question sur les pertes russes durant la guerre, Vladimir Poutine a déclaré qu’aucune partie au conflit ne donnait d’indications concrètes à ce sujet. Mais les chiffres se situent dans une proportion similaire à celle des prisonniers. Là aussi, il a affirmé que l’Ukraine enregistrait des pertes nettement plus élevées que la Russie dans la guerre. La partie ukrainienne souligne en revanche que le nombre de soldats russes tués dans la guerre est largement supérieur à celui de ses propres soldats.

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