Le bateau est parti sans eux
Des passagers d'une croisière abandonnés sur une île africaine

Ce qui devait être des vacances de rêve s'est terminé en pur stress pour huit passagers d'une croisière norvégienne. Après être rentrés trop tard après une excursion sur l'île de Sao Tomé-et-Principe, ils ont été laissés sur place par le bateau, qui est parti sans eux.
Publié: 03.04.2024 à 21:01 heures
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Dernière mise à jour: 03.04.2024 à 21:56 heures
Melissa Müller

«Nous avons attendu que les chalands reviennent nous chercher. Mais ils ne sont pas revenus: alors nous sommes restés bloqués ici», raconte l'Américain Jay Campbell. Lui, sa femme Jill ainsi que quatre autres Américains et deux Australiens ont vécu une croisière digne d'un cauchemar.

Les vacanciers avaient embarqué sur le «Norwegian Cruise» pour une croisière de 21 jours à travers l'Afrique. Mais dès le huitième jour, le plaisir a pris fin dans un petit État insulaire au large des côtes africaines, à Sao Tomé-et-Principe.

Parmi les personnes abandonnées se trouvaient une femme enceinte, un paraplégique et un homme âgé souffrant d'une maladie cardiaque. Ils ont tous échoué sur l'île le 27 mars, sans documents, sans médicaments et sans valises. Mais ils n'étaient pas tout à fait innocents.

Six Américains et deux Australiens ont manqué le départ de leur bateau de croisière.
Photo: Jill and Jay Campbell
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Une randonnée qui s'éternise

«Nous faisions un tour de l'île, mais nous avons eu un problème pendant le tour. Nous ne sommes pas revenus à temps», a déclaré Jay à la chaîne de télévision WMBF News. L'heure de départ donnée par le bateau était 15 heures. Mais le circuit s'est éternisé. «Nous savions que notre temps était vraiment compté, et le guide nous a dit: 'Pas de problème, nous pouvons vous ramener dans l'heure'». Il aurait ensuite informé le bateau de son retard, mais cela n'a pas servi à grand-chose.

Lorsque les voyageurs sont arrivés au port, le bateau s'y trouvait encore. Mais selon Jay, le capitaine aurait refusé de laisser monter les passagers à bord. «Il aurait pu facilement dire de faire faire demi-tour à l'une des chaloupes, venir nous chercher et continuer à naviguer. Le lendemain, aucun bateau n'était prévu, ils étaient juste en mer», se plaint Jay.

15 heures d'avion pour rien

Lui et sa femme étaient les seuls passagers à avoir une carte de crédit sur eux. Pour tous ceux qui sont restés, ils ont dû payer environ 5'000 dollars américains pour la nourriture et l'hébergement. A cela s'ajoutaient des frais pour la suite du voyage. Mais les croisiéristes ne voulaient pas abandonner. Malgré des restrictions de santé et l'absence de documents de vaccination, les passagers ont réussi à s'envoler pour la Gambie, où le bateau faisait escale le dimanche de Pâques.

Mais après un voyage de 15 heures au-dessus de six pays, nouvelle panne: le bateau n'a pas pu accoster en raison de la marée basse. Le voyage en avion n'a servi à rien. Le groupe veut maintenant essayer de viser un port au Sénégal. «Nous avons payé cher pour ce voyage en Afrique, alors nous espérons survivre au reste de ce voyage et finir en Espagne», explique Jay.

Mais pour cela, les passagers doivent à nouveau entreprendre un voyage compliqué – en ferry et en bus. Seulement, le ferry ne fonctionne pas actuellement. On ne sait pas encore si le voyage pourra se faire avec un bateau de remplacement.

L'entreprise montre peu de compassion

La compagnie de croisières montre peu de compassion. Dans une déclaration, elle affirme: «Huit clients, qui voyageaient seuls ou avec un tour privé, ont manqué le dernier chaland pour retourner au bateau. Même s'il s'agit d'une situation très malheureuse, il est de la responsabilité des clients de s'assurer qu'ils reviennent à temps au bateau. Si les clients n'arrivent pas à l'heure, leurs passeports sont remis aux agents portuaires locaux afin qu'ils puissent les récupérer à leur retour au port.» La compagnie travaillerait actuellement en «étroite» collaboration avec les agents portuaires locaux afin de faire monter les clients à bord au prochain port d'escale.

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