L'aventurier livre sa «vérité»
Sur ses réseaux sociaux, Mike Horn rompt le silence

Mis en cause pour son passé militaire en Afrique du Sud, l'aventurier Mike Horn s'explique enfin. Avec deux vidéos sur les réseaux sociaux, il affirme s'être limité à un service obligatoire qui ne lui laissait aucune marge de manœuvre.
Publié: 02.02.2023 à 16:45 heures
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Dernière mise à jour: 02.02.2023 à 18:08 heures
Anna Klein

Après deux semaines de mutisme, Mike Horn rompt son silence. A la suite du reportage de «Temps Présent» sur la RTS, qui l’accusait de crimes de guerre contre-insurrectionnels lors de son service militaire dans l’armée sud-africaine lors de l’Apartheid — Mike Horn appartenait au bataillon 101, réputé être l’un des plus élitistes —, l’aventurier se défend enfin: dans «L’Illustré», mais surtout sur ses propres plateformes.

Dans le magazine romand, il assure que le documentaire ne comporte «pas de grandes révélations» sur sa vie passée de militaire. Il faut se rendre sur les réseaux sociaux pour avoir davantage de détails. L’homme de 56 ans a choisi de s’y défendre au moyen de deux vidéos. La première, sur Instagram, est très courte. L’aventurier s'interroge sur les raisons de la polémique qu’il affronte, en utilisant une métaphore pour le moins originale: celle d’un billet de 10 francs, qui, froissé ou neuf, «conserve sa valeur».

Son service militaire obligatoire

La seconde, publiée un peu moins d’une heure plus tard sur Youtube, dure environ quinze minutes. «Je n’ai jamais caché mon passé», clame Mike Horn. Cette fois, le Vaudois d’adoption revient en détail sur son passé de militaire durant l’Apartheid. S’il a toujours affirmé s’être «volontairement» enrôlé dans le bataillon 101, l’aventurier explique tout de même qu’en «Afrique du Sud, à la fin de ton service militaire obligatoire, tu allais sur le front si tu ne voulais pas aller en prison».

Face aux critiques sur son passé militaire trouble, Mike Horn se défend dans deux vidéos.
Photo: Keystone
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Mike Horn a certes fait partie de l’un des bataillons les plus tristement célèbres du gouvernement raciste, mais il ne s’est pas enrôlé dans l’armée après son service obligatoire, se défend-il. L’aventurier affirme de plus, avec aplomb, que ses camarades et lui ne se battaient «pas pour l’Apartheid, mais pour défendre le territoire» de leur pays. Il assure n’avoir jamais fait partie d’opérations plus politiques, comme l’assassinat de l’activiste namibien Immanuel Shifidi, le 30 novembre 1986.

Les journalistes en tort

Il achève sa vidéo avec une citation: «Quand on respecte les autres, c’est là qu’on met de la valeur dans la vie des autres.» Des propos plutôt énigmatiques, mais qui semblent convaincre sa base de followers. Sur ses réseaux, Mike Horn est en terrain conquis: la vague de soutien y est impressionnante. Les centaines de commentaires sont presque tous dithyrambiques: les auteurs y expriment leur amour inconditionnel à l’aventurier, tout en jetant la pierre aux journalistes ayant osé s’attaquer à cette figure de proue du canton de Vaud. «Soutien à toi. Ces reporters te critiquent mais n’entachent pas ta valeur», peut-on y lire.

Dans son village d’adoption, Château-d’Œx, l’image de l’aventurier ne semble pas non plus écornée. Bien au contraire: un de nos journalistes s’étant rendu sur place la semaine dernière avait constaté à quel point Mike Horn restait une fierté locale, que les révélations de «Temps Présent» n’ont pas vraiment entachée.

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