Nouvelle contre-attaque du président russe
Poutine menace de livrer des armes à des pays tiers pour frapper l'Occident

Pour la première fois depuis l'invasion de l'Ukraine en février 2022, Vladimir Poutine a rencontré à Saint-Pétersbourg les représentants des principales agences de presse internationales. Voici ce qu'il leur a dit.
Publié: 05.06.2024 à 22:08 heures
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Dernière mise à jour: 05.06.2024 à 22:43 heures
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AFP Agence France-Presse

Le président russe Vladimir Poutine a menacé mercredi de livrer des armes à des pays tiers susceptibles de frapper les intérêts occidentaux, si l'Occident autorise l'Ukraine à frapper la Russie avec ses missiles de longue portée.

«Si quelqu'un considère possible de fournir de telles armes dans la zone de combats pour frapper notre territoire (...) pourquoi n'aurions-nous pas le droit de fournir nos armes du même type dans des régions du monde où seront frappées les installations sensibles des pays qui agissent ainsi contre la Russie», a déclaré Vladimir Poutine lors d'une rencontre avec des agences de presse, dont l'AFP.

Des livraisons d'armes «très dangereuses»

Il a affirmé que les livraisons d'armes occidentales à l'Ukraine étaient une «mesure très dangereuse», alors que certains pays dont les Etats-Unis ont récemment autorisé Kiev à frapper le territoire russe sous conditions.

Le président russe a en particulier sermonné l'Allemagne, assurant que «lorsque les premiers chars allemands sont apparus sur le sol ukrainien, cela a déjà provoqué un choc moral et éthique en Russie».
Photo: keystone-sda.ch

«Fournir des armes à une zone de conflit est toujours une mauvaise chose. Surtout si elle est liée au fait que les fournisseurs ne se contentent pas de fournir des armes, mais qu'ils les contrôlent. Il s'agit là d'une mesure très grave et très dangereuse», a déclaré Vladimir Poutine.

Le président russe a en particulier sermonné l'Allemagne, assurant que «lorsque les premiers chars allemands sont apparus sur le sol ukrainien, cela a déjà provoqué un choc moral et éthique en Russie», du fait du passif lié à la Deuxième guerre mondiale. «Aujourd'hui, quand elles (les autorités allemandes, ndlr) disent qu'il y aura d'autres missiles qui frapperont des cibles sur le territoire russe, cela détruit définitivement les relations russo-allemandes», a-t-il ajouté.

Réaction aux récents feux verts

Plusieurs pays, dont les Etats-Unis et l'Allemagne, ont donné ces dernières semaines leur feu vert à l'utilisation par l'Ukraine d'armes occidentales pour frapper des cibles sur le territoire russe, en réponse à une offensive déclenchée par Moscou dans la région de Kharkiv (nord-est).

M. Poutine a une nouvelle fois affirmé que son pays n'était pas celui qui a «déclenché la guerre en Ukraine», faisant porter la responsabilité à Kiev à cause de la révolution ayant porté des pro-occidentaux au pouvoir en 2014, suivi par l'annexion de la Crimée par Moscou et une rébellion séparatiste dans l'Est pilotée par la Russie. «Tout le monde pense que la Russie a déclenché la guerre en Ukraine. Je voudrais souligner que personne en Occident, en Europe, ne veut se rappeler comment cette tragédie a commencé», a assuré M. Poutine.

Il a également assuré à cette occasion que des instructeurs militaires occidentaux se trouvaient déjà en Ukraine, où ils «subissent des pertes» qu'ils gardent secrètes. «Ils sont présents sur le territoire de l'Ukraine et, malheureusement pour eux, ils subissent des pertes. Les Etats-Unis et les Etats européens préfèrent garder le silence», a-t-il ajouté.

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