«Notre élection présidentielle n'est pas une vraie démocratie, mais une bureaucratie coûteuse», a déclaré le porte-parole du Kremlin Dimitri Peskov, 55 ans, dans un article publié le 6 août par le «New York Times». Il fallait oser... De telles paroles ont en effet déjà conduit plusieurs personnes derrière les barreaux en Russie. Car le président russe Vladimir Poutine ne traite pas la critique à la légère.
Dmitri Peskov a refait surface dans la journée de vendredi 25 août, notamment pour démentir les accusations sur la responsabilité du Kremlin dans la mort d'Evguéni Prigojine. Suivez notre live pour avoir les informations les plus récentes.
Dmitri Peskov a refait surface dans la journée de vendredi 25 août, notamment pour démentir les accusations sur la responsabilité du Kremlin dans la mort d'Evguéni Prigojine. Suivez notre live pour avoir les informations les plus récentes.
Dimitri Peskov lui-même semble avoir remarqué que ses propos pourraient être considérés comme problématiques. Peu après la publication de l'interview, le porte-parole du Kremlin a fait marche arrière. «La présentation du journaliste (ndlr. du New York Times) est totalement fausse», a déclaré Peskov dans un commentaire diffusé par l'entreprise de médias russe «RBK».
Selon son récit, le porte-parole du Kremlin aurait seulement dit que Poutine serait nommé et réélu avec «une énorme avance». Le grand quotidien américain aurait déformé sa citation. Lui-même, affirme le porte-parole de Poutine, est d'avis qu'il n'est pas nécessaire d'organiser les élections, car on sait déjà qui va gagner.
Disparu depuis 18 jours
La mise au point du 6 août remonte à 18 jours. Depuis, il n'y a plus aucune trace de Dimitri Peskov. Sur Telegram et X, anciennement Twitter, la rumeur se répand que Peskov a tout simplement disparu de la scène. Le journal «Moskovskij Komsomolez» a découvert que l'attaché de presse n'avait plus eu de réunions depuis le début du mois et n'avait plus fait de déclarations officielles.
Vladimir Poutine a-t-il décidé de ne pas pardonner ce faux pas à son porte-parole? C'est ce que semblent penser plusieurs blogueurs. Avec cette question en ligne de mire: où est Peskov?
La journaliste d'opposition Xenija Sobtchak, 41 ans, a écrit lundi sur Telegram: «Calmez-vous, Peskov est en vacances. On dit qu'il est en vacances au bord du lac Baïkal. Il devrait être de retour dans deux jours». Cela signifie que l'homme devait reprendre ses fonctions depuis mercredi. Mais mercredi encore, il n'y avait aucune trace de lui, aucune déclaration n'a été faite. Dimitri Peskov ne s'est pas non plus exprimé après le crash du jet privé d'Evgeni Prigojine.
Pas d'équilibre entre vie professionnelle et vie privée
L'initié du Kremlin Abbas Galliamov a déclaré à «Kanal 24» que Dimitri Peskov pourrait tout à fait être en vacances. Après tout, c'est aussi la période des vacances d'été en Russie. «Mais sa déclaration était risquée, il pourrait être tombé en disgrâce», ajoute le spécialiste.
«Peskov devrait peut-être disparaître de la scène», déclare le politologue russe Dimitri Schwawiew à «Fedpress». Et d'ajouter: «Le président l'a envoyé en vacances pour que les gens l'oublient». Le journaliste Oleg Rulodkin déclare également à la radio «Swoboda» que Peskov répondait normalement toujours aux demandes des médias, même pendant ses vacances privées.
«Ce sont des secrets du Kremlin»
La population est du même avis. «Il est possible qu'il ait été enlevé et que nous ne le revoyions plus jamais», répond une femme lors d'un sondage de rue de «Radio Svoboda» pour savoir si l'absence de Peskov a été remarquée. «Ce sont des secrets du Kremlin que nous, les citoyens, ne comprenons pas du tout», dit un autre. «Peut-être que cela lui a tapé sur les nerfs ... de mentir», dit une femme qui pense qu'il a jeté l'éponge.
L'épouse de Dimitri Peskov, Tatjana Nawka, 48 ans, a posté il y a deux jours une photo de leur fille de 9 ans, Nadejda, à la plage. Elle n'a pas révélé le lieu exact de la photo. On ne sait pas si le père était également présent.