Percée de la Nupes et du RN
La majorité absolue échappe à Macron

Les résultats des élections législatives sont sans appel. Emmanuel Macron n'obtient pas la majorité absolue à l'Assemblée nationale. Plusieurs de ses lieutenants sont battus. Le Rassemblement national entre en force à l'Assemblée nationale.
Publié: 19.06.2022 à 19:33 heures
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Dernière mise à jour: 20.06.2022 à 07:44 heures
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Richard WerlyJournaliste Blick

Comme anticipé, le second mandat présidentiel d’Emmanuel Macron sera tumultueux. Sur la base des premières projections disponibles après la fermeture des bureaux de vote à 20 heures, le président français est loin d’obtenir la majorité absolue requise des 289 députés sur 577, à l’issue du second tour des élections législatives. Sa coalition «Ensemble» emporte 245 sièges, l’obligeant à négocier au cas par cas avec d’autres partis durant son quinquennat. L’un des faits les plus marquants de ce scrutin est, comme attendu, le haut niveau d’abstention. 54% des 48 millions d’électeurs français ne se sont pas déplacés pour voter.

Environ 230 sièges pour Macron

La NUPES, L’alliance de gauche de Jean-Luc Mélenchon obtient 131 sièges. Le Rassemblement national de Marine Le Pen effectuerait une percée massive avec 89 députés (contre moins d’une dizaine dans l’Assemblée sortante).

Le RN, parti national-populiste, est désormais la première force politique de la droite française. À l’inverse, les Républicains, le parti de la droite traditionnelle (héritier du RPR et de l’UMP), obtiendraient 61 députés, grâce à son implantation territoriale. C’est sans doute avec cette formation qu’Emmanuel Macron tentera de constituer une majorité pour gouverner. A condition de convaincre et de débaucher une partie de ses membres. Le patron du parti, Christian Jacob, a en effet déclaré: «Nous sommes dans l’opposition, nous resterons dans l’opposition».

Selon de premières estimations le président français n'aurait pas la majorité à l'Assemblée nationale.
Photo: DUKAS

Pas de majorité absolue

Sur la foi de ces projections, il manque donc au moins soixante-neuf députés au président Français pour atteindre la majorité absolue. En 2017, lors des précédentes législatives, le seul parti macroniste «La République en marche» avait obtenu 314 sièges et son allié centriste Modem une quarantaine. Après le résultat de ce dimanche soir, le camp présidentiel français devra trouver des alliés pour faire voter les lois clés de ce second mandat. Le projet de repousser à 64-65 ans l'âge légal de départ à la retraite ne pourra être adopté qu’avec l’appui des conservateurs.

Du coté des personnalités clés de la Macronie, la première ministre Elisabeth Borne est élue dans le Calvados, mais deux personnalités macronistes emblématiques du premier quinquennat sont battues: l’ancien ministre de l’intérieur Christophe Castaner dans les Alpes de Haute Provence et le président sortant de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand, dans le Finistère. Le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin est réélu dans le Nord. L’ancien ministre du budget Éric Woerth, sarkozyste rallié à Emmanuel Macron, d’abord donné battu est réélu. Le ministre des Affaires européennes Clément Beaune est élu de justesse avec 50,8% des suffrages à Paris.

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Les batailles politiques s’annoncent rudes

Le mode de scrutin majoritaire français (un député élu par circonscription) impose d’attendre avant de finaliser ses résultats. Mais l’échec flagrant du Chef de l’État est acquis. Emmanuel Macron n’est plus «Jupiter». Il devra conclure des alliances. Jean-Luc Mélenchon, lui, ne sera pas premier ministre. Son pari de se faire élire à la tête du gouvernement a raté. Son rôle politique demeure d’ailleurs en suspens car il n’était pas candidat aux législatives et il ne siégera donc pas dans la nouvelle assemblée élue pour cinq ans. Le chef de file de la Nupes a estimé que la «déroute du parti présidentiel est totale», fustigeant «l’échec moral des membres de la majorité qui donnaient des leçons à tout le monde sans arrêt et qui se prétendaient le barrage à l’extrême-droite et qui ont eu pour principal résultat d’en avoir renforcé les rangs». Marine Le Pen, de son coté, a promis que son parti incarnera «une opposition ferme» mais «respectueuse des institutions».

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Les batailles politiques s’annoncent rudes dans le prochain hémicycle où les 577 députés élus siégeront à partir de la semaine prochaine. Attention toutefois: cette assemblée, à peine élue, a une menace au dessus d’elle: celle de la dissolution que le président, en France, peut décider à tout moment. La première ministre Elisabeth Borne a reconnu «une situation inédite» et a promis de travailler «à construire une majorité d'action».

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Richard Werly était sur le plateau de La Chaine Parlementaire en direct entre 19h45 et 20h30. C’était ici.

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