Qu'est-il réellement arrivé à l'avion de Malaysia Airlines?

Le mystère du vol MH370, 10 ans après sa disparition

Denis Molnar

Cela fait maintenant 10 ans que l'avion de la Malaysia Airlines a mystérieusement disparu le 8 mars 2014. Même après cette décennie, on ne sait toujours pas exactement ce qui est arrivé au vol MH370 à l'époque. 

Comment, où et pourquoi l'avion a disparu? Cet épisode fait aujourd'hui encore partie des plus grands mystères de l'histoire de l'aviation moderne. A l'occasion de cet anniversaire, Blick revient sur l'affaire et explique ce que l'on sait à jour, et où en sont les spéculations actuelles concernant le destin de ce mystérieux avion.

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Le 8 mars 2014, le Boeing 777 de Malaysia Airlines décolle de l'aéroport de la capitale Kuala Lumpur à 0h42, heure locale. L'avion transporte 227 passagers en plus des douze membres d'équipage. L'aéroport de destination de Pékin, en Chine, se trouve à une distance de 4350 kilomètres du point de départ. Le vol MH370 était censé y atterrir six heures plus tard – mais il n'y parviendra jamais.

Après le décollage, l'avion suit l'itinéraire initialement prévu. Celui-ci se dirige alors en direction du Vietnam. Mais quelques minutes avant que le MH370 ne disparaisse de l'espace aérien malaisien, un message de routine est envoyé à 1h19 précises du matin: «Good night. Malaysian three seven zero.» Les autorités avaient d'abord indiqué que le dernier message radio était «Allright, good night», mais elles l'ont corrigé par la suite.

Peu après le dernier message radio, le transpondeur est désactivé et le carré jaune indiquant la trajectoire du vol MH370 disparaît de l'écran radar. Les contrôleurs aériens vietnamiens tentent d'entrer en contact avec l'équipage, en vain.

Les données radar et satellite analysées ultérieurement montrent que l'avion se dirigeait vers l'ouest et qu'il a changé plusieurs fois de cap au-dessus de la Malaisie et au nord de l'Indonésie. Les spécialistes estiment que l'avion s'est écrasé plus loin à l'ouest de l'Australie, dans l'océan Indien. Cette zone est l'une des moins explorées des océans du monde.

Bien que des débris aient été découverts dans plusieurs endroits par la suite, notamment sur l'île française de La Réunion et sur l'île Maurice, l'avion et ses occupants restent introuvables. Les morceaux d'épave appartiennent bel et bien à l'avion disparu. Jusqu'à aujourd'hui, aucune piste a réussi ne serait-ce qu'à se reprocher des passagers ou de l'engin, malgré les recherches intensives menées dans plusieurs pays.

Lors de sa disparition, les systèmes de communication du Boeing étaient bel et bien désactivés, mais l'avion a continué à envoyer un ping toutes les heures, comme l'écrivait à l'époque «Aerotelegraph». Ce signal provenait d'une station d'émission dans l'avion, responsable de la synchronisation des données temporelles. Grâce à ces signaux, les experts ont pu déterminer que le vol MH370 a probablement continuer à voler pendant au moins cinq heures après la panne des systèmes de communication au-dessus de l'océan Indien.

Depuis 10 ans maintenant, les autorités tentent tant bien que mal de résoudre cette affaire si énigmatique. Mais la population et les familles des passagers leur reproche souvent de ne pas en faire assez pour tirer cette affaire au clair. On les accuse même de dissimuler des informations. De quoi alimenter les spéculations les plus folles sur ce qui s'est passé cette nuit-là. Netflix s'est également emparé de cette histoire avec son documentaire en trois parties «MH370: The Plane That Disappeared», datant de 2023.

Dans le premier épisode, intitulé «The Pilot», l'accent est mis sur un éventuel suicide du premier officier. Dans le deuxième épisode, «The Hijack», on spécule sur le fait que des agents russes pourraient avoir détourné l'avion pour détourner l'attention de l'occupation de la Crimée. Dans «The Intercept», le dernier épisode, une correspondante du «Monde» en Asie du Sud-Est met l'accent sur la théorie suivante: les Américains auraient abattu l'avion pour éviter que la cargaison militaire chargée à bord n'atteigne la Chine.

«Je suis profondément désolé de vous annoncer que le vol MH370 a fini sa course dans l'océan Indien.» Avec cette annonce du Premier ministre malaisien Najib Razak, le lundi 24 mars 2014, les proches ont dû faire face à la réalité qu'ils avaient probablement déjà supposée, mais qu'ils refusaient d'admettre: les 239 passagers du vol MH370 sont morts.

Dix ans plus tard, les proches n'ont toujours pas abandonné et ont besoin de réponses. Il y a quelques jours seulement, des centaines de survivants avaient appelé à une nouvelle recherche de l'avion malaisien disparu. Le ministre malaisien des Transports Anthony Loke a promis, à l'occasion de cet anniversaire, de «faire tout ce qui est possible pour résoudre cette énigme une fois pour toutes».