Selon un bilan provisoire
Plus de 200 personnes ont perdu la vie dans un glissement de terrain en Ethiopie

Plus de 200 personnes ont péri dans un glissement de terrain survenu lundi après de fortes pluies dans une zone difficile d'accès de l'Etat régional d'Ethiopie du Sud. Un bilan qui reste provisoire alors que les opérations de secours se poursuivent.
Publié: 23.07.2024 à 18:27 heures
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ATS Agence télégraphique suisse

Les opérations de secours se poursuivent et le bilan est provisoire. Mais pour l'heure, plus de 200 personnes ont péri dans un glissement de terrain survenu lundi après de fortes pluies dans une zone difficile d'accès de l'Etat régional d'Ethiopie du Sud. 

«Les informations fournies jusqu'à présent font état de 148 hommes et 81 femmes, soit au total 229 personnes qui ont perdu la vie» dans cette catastrophe, indique dans un communiqué le service de communication de la zone administrative de Gofa, où est situé le lieu du sinistre.

Plus tôt mardi, la radio-télévision officielle éthiopienne EBC, citant le chef de cette zone, avait indiqué que cinq survivants avaient été retrouvés, sans préciser quand.

Selon Firaol Bekele, le directeur de la Division Alerte précoce à la Commission éthiopienne de Gestion des risques de catastrophe (EDRMC), des précipitations prolongées ont entraîné un premier glissement de terrain, suivi par un 2e qui a enseveli ceux venus porter secours aux premières victimes.
Photo: Keystone/AP

Firaol Bekele, le directeur de la Division Alerte précoce à la Commission éthiopienne de Gestion des risques de catastrophe (EDRMC), a expliqué à l'AFP que des précipitations prolongées avaient entraîné un premier glissement de terrain, lundi matin, suivi par un deuxième qui a enseveli ceux venus porter secours aux premières victimes.

«Dimanche soir, il y a eu de fortes pluies qui ont duré longtemps et la catastrophe s'est produite lundi vers 10h00. Ces fortes pluies sont la cause principale de ce glissement de terrain dévastateur», a-t-il déclaré.

«Au départ, quatre habitations ont été touchées par le (premier) glissement de terrain, ensuite de nombreuses personnes se sont mobilisées pour sauver des vies, et ils ont péri quand le (nouveau) glissement de terrain les a engloutis», a-t-il ajouté, précisant qu'habitants et secouristes continuaient de rechercher des survivants.

Le Premier ministre éthiopien se dit «profondément attristé»

Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed s'est dit mardi en fin d'après-midi «profondément attristé par la perte tragique» de «nombreux citoyens qui ont perdu la vie dans un glissement de terrain soudain».

La catastrophe s'est produite dans le kebele (plus petite division administrative) de Kencho, situé dans le woreda (district) de Geze-Gofa, une zone rurale, vallonnée et difficile d'accès, à plus de 450 kilomètres et de dix heures de route de la capitale éthiopienne Addis Abeba.

Ce glissement de terrain est le plus meurtrier jusqu'ici publiquement rapporté en Ethiopie, deuxième pays le plus peuplé du continent africain (120 millions d'habitants), situé dans la Corne de l'Afrique.

Un Ethiopien vivant à Nairobi, originaire d'un woreda voisin et qui n'a pas souhaité être identifié, a décrit la zone du drame comme «rurale, isolée et montagneuse. Le sol là-bas n'est pas ferme, donc quand il y a de fortes pluies, le sol s'affaisse immédiatement et dégringole vers le bas».

«Les habitants de cette zone vivent en contrebas des reliefs rendus peu habitables à cause du froid», a-t-il ajouté. «Ce n'est pas la première catastrophe de ce type. L'an dernier, plus de 20 personnes ont été tuées. Durant chaque saison des pluies, des gens meurent à cause des glissements de terrain et des fortes pluies dans cette zone».

«Nous savons que cette zone est propice aux glissements de terrain catastrophiques en raison de la nature de son sol», un phénomène «exacerbé par les fortes pluies et nous avons alerté la région à ce sujet», a confirmé Firaol Bekele.

«Une analyse approfondie et une enquête scientifique sont nécessaires pour connaître la cause précise de ce glissement de terrain tragique», a-t-il ajouté.

De simples pelles, voire parfois à mains nues, tenter d'extraire des corps

Des photos publiées par les autorités de la zone de Gofa montrent une foule rassemblée au pied d'une colline herbeuse dont un large pan s'est détaché, emportant notamment des arbres. On y voit aussi des habitants, armés de simples pelles ou houes, voire parfois à mains nues, tenter d'extraire des corps d'une épaisse couche d'un mètre de glaise rougeâtre et collante.

D'autres transportent des cadavres recouverts d'une bâche ou d'un drap sur des brancards bricolés avec des branches.

L'Etat régional d'Ethiopie du Sud fait partie des nombreuses zones du pays touchées par des inondations en avril et mai, durant la «petite» saison des pluies. La «longue» saison des pluies a commencé en juin dans ce pays de l'Est de l'Afrique.

En mai 2016, 41 personnes avaient été tuées dans un glissement de terrain consécutif à de fortes pluies dans la zone administrative de Wolaita, également dans l'Etat régional de l'Ethiopie du Sud.

Le glissement de terrain le plus meurtrier en Afrique est une coulée de boue qui a tué 1141 personnes le 14 août 2017 à Freetown, capitale de la Sierra Leone.

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