Les maladies cardiovasculaires représentent, en Europe, un tiers des décès et l'alimentation en serait responsable à environ 30%, rappelle l'Inserm, un institut français spécialisé dans la recherche médicale. Le Nutri-score peut alors être une boussole pour les consommateurs pour éviter les produits avec une valeur nutritionnelle moins bonne. Cette signalétique basée sur une échelle allant de A à E permet d'évaluer la qualité nutritionnelle d'un aliment d'un simple coup d'œil.
Une étude publiée dans la revue scientifique renommée le «Lancet» confirme d'ailleurs le lien entre la consommation d'aliments mal classés au Nutri-score et le risque accru de maladies cardiovasculaires. Cette recherche tombe quatre mois après l'annonce du retrait de la signalétique sur les emballages des produits Migros. Le géant orange justifie cette décision par le fait que l'utilité du Nutri-score est trop faible au regard des coûts qu'il implique.
Un Nutriscore actualisé
Ce n'est pas la première étude qui fait le lien entre maladie cardiovasculaire et Nutri-score bas. Mais la nouveauté de cette recherche, sortie mercredi 11 septembre, est qu'elle se base sur la nouvelle version du label qui doit encore se déployer en 2024.
Sur les 345'533 participants, 16'214 ont développé une maladie cardiovasculaire, notamment des infarctus du myocarde et des AVC. «Ces résultats [...] confirment la pertinence du Nutri-Score en tant qu’outil de santé publique pour guider les consommateurs dans leurs choix alimentaires dans une optique de prévention des maladies chroniques», affirme Mélanie Deschasaux-Tanguy, chercheuse française qui a participé à l'étude.
Migros et Emmi à contre-courant?
Malgré les études sur le sujet, cet outil est contesté. Plusieurs entreprises font le choix de retirer le Nutri-score de leurs produits, en raison notamment de la mise à jour du calcul. En 2024, les critères de notation seront durcis.
En mai, quelques jours après Migros, Emmi a également annoncé abandonner la signalétique alimentaire. Le leader de l'industrie leader avance qu'aucune harmonisation n'est faite à l'échelle européenne et n'a donc pas de plus-value pour les consommateurs.
Interrogé au micro de la matinale de la RTS ce jeudi 12 septembre Serge Hercberg, professeur de nutrition à l'Université de la Sorbonne et concepteur du Nutri-score, regrette cette position au vu des preuves scientifiques. Pour lui, le retour en arrière des entreprises démontre un engagement marketing au détriment de la santé des consommateurs.