«Trump avec un cerveau»
Cet homme pourrait devenir le nouveau président des Etats-Unis

Le gouverneur de Floride, Ron DeSantis, se profile en tant que candidat républicain pour les prochaines élections américaines. Mais qui est cet homme controversé?
Publié: 01.08.2022 à 20:30 heures
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Dernière mise à jour: 02.08.2022 à 08:30 heures
Chiara Schlenz avec l'ATS

L’ex-président des Etats-Unis Donald Trump et le gouverneur de Floride, Ron DeSantis, ont de nombreux points communs. Tous deux vivent en Floride, tous deux s’insurgent contre les «élites de gauche», la «folie du genre» et les politiques établies pour encadrer la pandémie de Covid-19.

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À la manière de Trump, les e-mails de Ron DeSantis aux donateurs du parti sont tout aussi truffés d’insultes, se moquent des lockdown libs (les démocrates souhaitant faire perdurer les restrictions sanitaires) et du «faucisme» (un jeu de mots entre le nom de famille d’Anthony Fauci, conseiller médical en chef des présidents, et le fascisme).

Mais comme l’écrit «Der Spiegel», une chose semble les distinguer particulièrement: DeSantis est un Trump… avec un cerveau. De ce fait, l’homme politique serait bien plus dangereux que le porteur du slogan Make America great again et disputerait au 45e président la place de 47e président des Etats-Unis.

Ron DeSantis, le gouverneur républicain de Floride, pourrait devenir le prochain président des Etats-Unis.
Photo: keystone-sda.ch

Mais qui est cet homme qui pourrait enthousiasmer non seulement la Floride, mais aussi bientôt le pays tout entier?

Comparé à Viktor Orbán

Ce politicien conservateur, qui a grandi sur la côte ouest de la Floride, a fréquenté l’école biblique, joué au baseball, étudié à Yale et à Harvard, s’est engagé dans la marine, a travaillé comme juriste militaire dans le camp américain controversé de Guantanamo Bay et a conseillé les Navy Seals (la principale force spéciale de la marine de guerre des États-Unis) pendant la guerre d’Irak, comme le rapporte «Der Spiegel».

Très tôt dans sa carrière politique, il s’est porté candidat à la Chambre des représentants américaine «pour arrêter Barack Obama». Une fois au Congrès, Ron DeSantis a fondé le Freedom Caucus, la faction populiste de droite qui a bloqué Barack Obama dans le cadre de l’Obamacare.

DeathSantis, tel était le surnom que lui avaient trouvé les démocrates, lorsqu’il se dressait sans cesse contre les mesures prises pour enrayer la propagation du Covid-19. Certains se montrent d'ailleurs particulièrement virulents à son encontre.

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Censure des questions liées au genre

Lorsque l’actuel président, Joe Biden, a contracté le Covid-19, il lui a souhaité un bon rétablissement et, par la même occasion, a aussi souhaité «aux États-Unis un bon rétablissement de Joe Biden».

Plus récemment, sa loi «Don’t say gay» a provoqué un tollé démocratique. Elle interdit de mentionner les questions de genre dans les écoles maternelles et primaires: les enseignants gays, lesbiennes ou trans peuvent être renvoyés s’ils en parlent.

Les experts comparent Ron DeSantis au président hongrois Viktor Orbán. Ce dernier est considéré comme homophobe et raciste, et il a également édicté une loi LGBTQIA+ stricte.

DeSantis transforme le swing state en red state

Ron DeSantis veut devenir le prochain président des Etats-Unis. Et ses chances de succès sont plutôt bonnes: il est déjà acclamé par son parti.

Pas étonnant: en tant que gouverneur de Floride, il met en pratique ce dont les autres ne font que parler. Des guerres autour du sexe, du genre et de l'«idéologie d’extrême gauche» en général. Cela peut se résumer ainsi: pas de restrictions sanitaires mais une interdiction des carnets de vaccination, la première «police électorale» d’Amérique, un faible taux de chômage et des impôts peu élevés.

Lui-même en est sûr: «Beaucoup d’Américains fuient les démocrates vers la Floride». L'animal politique répète ce mantra encore et encore dans la lutte pour la résidence à la Maison Blanche, dans les écoles, dans les postes de police et lors des conventions du parti. «Nous sommes l’État le plus libre d’Amérique», martèle-t-il.

Sous DeSantis, le traditionnel swing state (Etat pouvant basculer à gauche ou à droite lors des élections) a nettement glissé vers la droite, et en 2020, la victoire y a été remportée par Donald Trump. Depuis, il y a pour la première fois plus de républicains que de démocrates enregistrés.

Un rival prometteur

Même Donald Trump s’est montré enthousiaste vis-à-vis des débuts de son concurrent. Du moins en 2018, lorsque Ron DeSantis s’est présenté au poste de gouverneur de Floride... Et l’a remporté. «Un vrai combattant!», avait tweeté le président américain de l’époque.

On ne sait pas ce que l’ex-président pense aujourd’hui de son rival le plus menaçant. Même si Trump reste le favori des républicains, sa position n’est plus aussi incontestée qu’autrefois.

(Adaptation par Nora Foti)

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