Depuis quelques jours, Donald Trump donne l'impression d'être plus déchaîné que d'habitude. L'ancien président américain avait certes déjà sorti l'artillerie lourde à plusieurs reprises dans cette campagne, mais il semble avoir franchi un nouveau palier dans l'art de polémiquer.
Samedi, Trump a d'abord menacé d'un «bain de sang» s'il perdait les élections présidentielles de novembre. L'équipe de campagne de son adversaire, le président sortant Joe Biden, a considéré cette déclaration comme un appel à la violence politique. L'équipe de Trump s'est inscrite en faux, affirmant que l'appellation «bain de sang» faisait plutôt référence aux conséquences sur l'économie du pays.
Un nouveau tollé
Mais mardi, Trump a commis un nouveau dérapage verbal, et pas des moindres. Il a pris pour cible les électeurs juifs du parti démocrate et les a accusés de «détester Israël». Dans une interview accordée à l'extrémiste de droite Sebastian Gorka, le candidat républicain a réagi à une déclaration du chef de la majorité démocrate au Sénat américain, Chuck Schumer. Ce dernier avait critiqué le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu en des termes très durs et avait appelé le pays à organiser de nouvelles élections.
«Je pense qu'ils détestent Israël», a déclaré Trump à propos du parti démocrate, suggérant que celui-ci cherchait à obtenir des voix auprès des opposants américains à la guerre menée par Israël dans la bande de Gaza. L'ex-président s'est ensuite fendu de deux phrases qui lui ont valu une vague de critiques: «Toute personne juive qui vote pour les démocrates déteste sa religion. Ils détestent tout en Israël et devraient avoir honte, car Israël sera détruit.».
Trump impopulaire auprès des juifs
L'équipe de campagne de Joe Biden a rapidement réagi dans le «Washington Post». «La seule personne qui devrait avoir honte, c'est Donald Trump», a clairement fait savoir un porte-parole du candidat démocrate. La Maison-Blanche a condamné ce dérapage, le qualifiant d'«antisémitisme répugnant et dérangeant».
L'Anti-Defamation League, une organisation de défense des droits de l'homme qui lutte contre la diffamation des juifs aux Etats-Unis, s'est montrée horrifiée par la déclaration de Donald Trump. «Insinuer que les juifs détestent leur religion simplement parce qu'ils votent pour un certain parti est dénigrant et fondamentalement faux», a déclaré le président Jonathan Greenblatt.
Les électeurs américains d'origine juive ont clairement tendance à voter pour les démocrates. Le mois dernier, un sondage a révélé que 79% des Juifs américains avaient une opinion négative de Donald Trump. Joe Biden, en revanche, a été évalué positivement par 62% des personnes interrogées.