Un an après l'invasion russe
L'Ukraine prépare une contre-offensive massive

Ce vendredi 24 février, jour du premier anniversaire de la guerre en Ukraine, le gouvernement annonce préparer une grande offensive pour «remporter la victoire cette année».
Publié: 24.02.2023 à 13:55 heures

L'Ukraine a affirmé vendredi tout faire pour «remporter la victoire cette année» contre la Russie. Elle a annoncé une prochaine contre-offensive, le jour du premier anniversaire de l'invasion du pays par l'armée russe.

A Moscou, le numéro deux du Conseil de sécurité russe Dmitri Medvedev a lui aussi juré la «victoire», y allant de sa menace, disant la Russie prête à aller jusqu'aux «frontières de la Pologne». Varsovie a de son côté annoncé avoir livré à l'Ukraine les premiers chars de combat Leopard 2 de fabrication allemande, attendus depuis des semaines.

«L'Ukraine a uni le monde»

A Kiev, le président Volodymyr Zelensky a donc fixé pour objectif de vaincre le géant russe «cette année». «Nous sommes prêts à tout», a-t-il dit dans une vidéo en ligne. «L'Ukraine a inspiré le monde. L'Ukraine a uni le monde», a-t-il ajouté.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a aussi rendu hommage aux soldats ukrainiens sur le front et ceux tombés au combat.
Photo: Keystone/AP

Volodymyr Zelensky a aussi juré de punir «les meurtriers russes (...) Par un tribunal international, par le jugement de Dieu ou par nos soldats». Kiev travaille «dur» à une contre-offensive, a ajouté son ministre de la Défense, Oleksiï Reznikov promettant de frapper la Russie dans «les airs, sur terre, en mer».

Selon lui, l'Occident voit l'Ukraine comme son «bouclier» face à la Russie. Américains et Européens multiplient les livraisons d'armements, envoyant désormais des chars et des munitions de plus longue portée pour aider Kiev à surmonter son déficit d'hommes et d'équipement avec des armes plus précises que celles des Russes.

Hommage rendu

Volodymyr Zelensky a aussi rendu hommage aux soldats ukrainiens sur le front et ceux tombés au combat. «Nous sommes tous fiers de vous !», a-t-il lancé sous un ciel gris lors d'une cérémonie de remise de décorations organisée au pied de la cathédrale Sainte-Sophie de Kiev.

Le drapeau national bleu et jaune y a été hissé, avant que ne résonne l'hymne ukrainien: «Ni la gloire ni la liberté de l'Ukraine ne sont mortes...»

Volodymyr Zelensky doit encore s'exprimer en recevant vendredi le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki, puis donner une grande conférence de presse. Des cérémonies sont prévues localement aussi, notamment à Boutcha, théâtre d'un massacre de civils imputé aux troupes russes.

Dans le monde, le ton était généralement à la solidarité avec Kiev. L'Assemblée générale de l'ONU a exigé jeudi dans une résolution votée à une majorité écrasante un retrait «immédiat» des troupes russes. Mais il y a eu des abstentions notables, à commencer par la Chine, alliée stratégique de la Russie.

Le rapprochement chinois

L'Otan s'est dit «résolue à aider l'Ukraine» et le G7 va lui appeler à s'abstenir d'envoyer de l'aide militaire à Moscou, alors que les Occidentaux suspectent Pékin de réfléchir à passer ce cap.

Le président français Emmanuel Macron a assuré Kiev de sa solidarité, tandis que le chancelier allemand Olaf Scholz a promis que Vladimir Poutine «n'atteindra pas ses objectifs impérialistes».

A Paris, la Tour Eiffel a été illuminée dès jeudi soir aux couleurs jaune et bleu du drapeau ukrainien. A Londres, une minute de silence et une prière en présence de députés et diplomates auront lieu avant une marche jusqu'à l'ambassade russe. En plein coeur de Berlin, la carcasse d'un char russe en partie détruit a été installée devant l'ambassade de Russie.

Les Occidentaux ont aussi prévu de renforcer les sanctions imposées depuis un an à Moscou. La Maison Blanche a annoncé vendredi notamment réduire l'accès russe à des technologies sensibles comme les semi-conducteurs. Mais jusqu'ici la Russie a su s'adapter.

A l'inverse, la Chine a appelé à tenir des pourparlers de paix russo-ukrainiens. Elle a évoqué à la fois le respect de l'intégrité territoriale ukrainienne et les revendications sécuritaires russes. Une équation jusqu'ici impossible. Le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg a toutefois estimé que Pékin «n'a pas beaucoup de crédibilité» concernant l'Ukraine.

Une année de guerre

L'Ukraine est entrée vendredi dans sa deuxième année de guerre. Aidée des Occidentaux, elle a infligé des revers inattendus à Vladimir Poutine qui avait déclenché au petit matin du 24 février 2022 le pire conflit en Europe depuis la Deuxième Guerre mondiale.

Un an plus tard, des villes ukrainiennes ont été détruites, une partie du pays est occupé et les deux camps comptent chacun plus de 150'000 tués ou blessés, selon des estimations occidentales. Quelque huit millions d'Ukrainiens ont été déplacés.

Passé le choc initial, l'armée ukrainienne est parvenue à repousser l'envahisseur de Kiev, du nord, du nord-est et dans le sud. Depuis l'hiver, le front s'est stabilisé, mais les deux camps préparent de nouvelles offensives. Outre la Crimée annexée en 2014, la Russie revendique comme siennes quatre régions de l'est et du sud ukrainien.

Poutine accuse l'Occident

Vladimir Poutine, qui n'a pas prévu de s'exprimer vendredi, a accusé toute la semaine l'Occident de mener une guerre par procuration pour anéantir la Russie et prétendu que l'Ukraine est dirigée par un régime néonazi génocidaire. Il a juré de poursuivre «méthodiquement» son offensive.

Les combats se concentrent actuellement dans l'est, autour de la ville-forteresse de Bakhmout, où les forces russes avancent lentement depuis quelques semaines. Le patron du groupe paramilitaire russe Wagner a ainsi affirmé vendredi que ses troupes avaient pris le petit village de Berkhivka, voisin de Bakhmout.

(ATS)

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