Commentaire d'Amit Juillard
Il faut rendre le week-end de trois jours obligatoire!

Plus de deux tiers (70%) de la population active romande sont stressés par leur boulot, selon notre sondage. La moitié n'a plus envie de bosser. Un souci de santé publique guette. Il est temps d'imposer le week-end de trois jours, estime notre journaliste Amit Juillard.
Publié: 12.12.2023 à 17:44 heures
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Amit JuillardJournaliste Blick

Le stress pourrit la vie de plus de deux tiers (70%) des personnes en emploi en Suisse romande, révèle notre sondage, réalisé avec M.I.S Trend. Deux tiers (65%) voient leur vie de couple ou de famille perturbée par leur boulot. Un peu moins (59%) considèrent que leur sommeil est affecté. À tel point que la moitié de la population active arrêterait purement et simplement de travailler demain si elle le pouvait.

Rédacteur en chef de la «Revue médicale suisse», Bertrand Kiefer parle d'un «problème de santé publique majeur». Les cas de maladies cardio-vasculaires, de diabète, d’obésité, de burn-out pourraient exploser, l'espérance de vie diminuer.

Un sondage, deux épisodes

Semaine de quatre jours, nouveau débat sur le revenu inconditionnel de base, burn-out, grèves, télétravail, aspiration à davantage de temps libre: notre rapport au monde du travail semble en pleine mutation. Blick a voulu le vérifier.

Arrêteriez-vous de travailler demain si vous le pouviez? Êtes-vous favorable à la semaine de quatre jours? Êtes-vous pour le revenu inconditionnel de base? Aimeriez-vous télétravailler davantage? Aimez-vous bosser dans un open space? Vous sentez-vous stressé(e)? Votre job impacte-t-il négativement votre vie privée?

Les résultats du sondage réalisé par M.I.S Trend sont alarmants. Nous vous proposons une plongée au cœur de la révolution que nous sommes en train de vivre en deux volets. Un premier sur la relation des Romandes et des Romands à leur emploi. Et un second sur les effets du boulot sur leur santé.

Semaine de quatre jours, nouveau débat sur le revenu inconditionnel de base, burn-out, grèves, télétravail, aspiration à davantage de temps libre: notre rapport au monde du travail semble en pleine mutation. Blick a voulu le vérifier.

Arrêteriez-vous de travailler demain si vous le pouviez? Êtes-vous favorable à la semaine de quatre jours? Êtes-vous pour le revenu inconditionnel de base? Aimeriez-vous télétravailler davantage? Aimez-vous bosser dans un open space? Vous sentez-vous stressé(e)? Votre job impacte-t-il négativement votre vie privée?

Les résultats du sondage réalisé par M.I.S Trend sont alarmants. Nous vous proposons une plongée au cœur de la révolution que nous sommes en train de vivre en deux volets. Un premier sur la relation des Romandes et des Romands à leur emploi. Et un second sur les effets du boulot sur leur santé.

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Et tout le monde s'en fout! Enfin, c'est vrai, il y a les babyfoots, les fontaines à sirop, les salles de détente jonchées de Fatboy, les «nous sommes une grande famille» ou la loi sur le travail qui limite les semaines à 45, voire 50 heures. Mais — Ô surprise! — ce n'est plus suffisant pour cacher la stagnation des salaires, faire passer la pilule du management à l'américaine, lutter contre les sous-effectifs et éviter les pétages de plomb (17% des Suissesses et des Suisses auraient déjà fait un burn-out).

Outre la semaine de quatre jours, réduire le temps de travail maximum et augmenter le nombre de semaines de vacances obligatoires serait bienvenu, appuie notre journaliste.
Photo: KEYSTONE/Martial Trezzini

Des milliards de perdus

Visiblement, les entreprises — qui affichent leur bonne santé et sont condamnées à enrichir leurs actionnaires — ne semblent pas saisir l'ampleur du souci. Et lorsqu'une société est au bord du K.-O., l'État doit sonner la fin du round. Prendre des mesures.

Dans le cas présent, il est urgent d'imposer le week-end de trois jours, réduire le temps de travail maximum et augmenter la quantité de semaines de vacances obligatoires. Des mesures qui permettraient de laisser les gens souffler, mais aussi de réduire le taux d'absentéisme — en moyenne, un peu plus de huit jours par an et par collaboratrice ou collaborateur (les trois quarts pour maladie et accident) — et les frais engendrés.

Pour les firmes, les coûts directs liés au phénomène s'élèvent à 4 milliards, les indirects pourraient être 3 à 5 fois plus élevés, selon le Secrétariat d'État à l'économie. Le syndicat Unia articule lui le chiffre de 22 milliards et d'au moins 3% du produit intérieur brut.

L'économie bénéficierait de ces mesures

L'économie bénéficierait donc de ces mesures urgentes. Pour au moins deux autres raisons. Premièrement, comme le souligne la sociologue du travail Nicky Le Feuvre, si leurs aspirations sont satisfaites, les employées et employés s'investissent davantage, sont plus efficaces.

En outre, l'idéal décroissant et écolo n'étant pas vraiment à la mode, davantage de temps libre signifiera une consommation en hausse. Les puissants lobbies de l'économie peuvent dormir tranquille.

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