Commentaire d'Antoine Hürlimann
Honte au Département d'Elisabeth Baume-Schneider!

Le puissant Département fédéral de l'intérieur a muselé un média étudiant, selon son jeune rédacteur en chef. La raison? Il aurait été trop irrévérencieux. Le service de presse d'Elisabeth Baume-Schneider doit stopper ses méthodes de censeur, estime notre journaliste.
Publié: 03.07.2024 à 18:12 heures
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Dernière mise à jour: 04.07.2024 à 06:28 heures
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Antoine HürlimannResponsable du pôle News et Enquêtes

Face à un journaliste, il y a des silences qui valent toutes les réponses du monde. Surtout si, comme dans le cas qui nous intéresse, le communicant agite la menace d’une plainte à la rédaction en chef.

Le porte-voix — ou devrait-on dire le porte-silence — en question? Christian Favre, coresponsable de la communication du Département fédéral de l’intérieur (DFI). Avant d’être au service de la conseillère fédérale socialiste Elisabeth Baume-Schneider, l’ancien journaliste œuvrait pour le camarade Alain Berset.

C’est dans le cadre de la visite à Lausanne de celui qui était alors président de la Confédération, le 1er août 2023, qu’un crime de lèse-majesté a été commis: Caféine Média, un média jeune public à la base financé par l’État de Vaud, ose publier les coulisses de son interview d’Alain Berset. À la surprise du grand public (mais pas du petit milieu politico-médiatique), le pourtant flamboyant et si humain nouveau secrétaire général du Conseil de l’Europe se montre sec et cassant avec l’adolescente qui l'interroge.

Le Département fédéral de l'intérieur a blacklisté un média vaudois. La raison? Une vidéo sur Alain Berset.
Photo: KEYSTONE
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Action, réaction!

Colère et mesure de rétorsion du communicant en chef! D’après Rayan Meldan, 17 ans et rédacteur en chef du pure player, Christian Favre lui aurait, pour se venger, refusé un entretien avec Elisabeth Baume-Schneider, de passage dans la capitale vaudoise fin juin.

Nous avons confronté l’ex-producteur de l’émission Forum de la RTS passé de l'autre côté du micro. Est-il un censeur au petit pied? Après avoir refusé de confirmer ou d’infirmer ce que martèle le journaliste en herbe, il nous lance que, à ses yeux (de journaliste ou de communicant?), toute cette histoire n’a aucun intérêt public et qu’il manifestera son mécontentement à la hiérarchie de Blick.

Une initiative appréciée! Pris dans le flot incessant de l’actualité, nous oublions parfois de féliciter nos plumes qui plongent dans la plaie, en racontant les faits tels qu’ils sont, même — et surtout! — quand ils déplaisent. Y compris dans des cas où la sécurité nationale n’est pas (forcément) en jeu.

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