André Blattmann dénonce
Selon l'ex-chef d'état-major, 20 avions suffiraient

Le Conseil fédéral doit décider prochainement du choix des nouveaux avions de combat. L'ancien chef de l'armée André Blattmann se demande si la Suisse a vraiment besoin de nouveaux avions.
Publié: 21.06.2021 à 15:40 heures
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Dernière mise à jour: 21.06.2021 à 15:52 heures
Lea Hartmann

La décision concernant l'avion de combat que la Suisse va acquérir est imminente. Les tests sont terminés, le rapport d'évaluation est disponible. La suite est entre les mains du Conseil fédéral. Mercredi, le gouvernement entamera des discussions pour déterminer lequel des quatre types d'appareils il souhaite acheter.

L'ancien chef des armées André Blattmann a choisi ce moment pour lancer un pavé dans la mare en émettant une critique fondamentale à l'égard de l'acquisition d'avions de combat, comme l'écrit le quotidien zurichois «Neue Zürcher Zeitung».

Blattmann a rédigé un document de neuf pages dans lequel il explique sa position. Il a annoncé avoir envoyé le document à des personnalités du camp bourgeois parce qu'elles n'auraient selon lui pas eu accès à une vue d'ensemble de la situation et seraient informées de manière trop unilatérale.

La Suisse n'a pas réellement besoin d'avions de chasse, selon André Blattmann.

Il met en garde contre le blocage des investissements

Selon la «NZZ», l'ancien chef de l'armée arrive à la conclusion que la Suisse n'a pas réellement besoin de nouveaux avions de combat. Les avions de chasse, dit-il, sont destinés à faire face à un ennemi «qui n'existe pratiquement pas dans notre cas de figure, même en temps de crise et de conflit». Il estime qu'une bonne défense aérienne basée au sol grâce à une batterie de missiles sol-air serait suffisante pour assurer la défense de l'espace aérien. Ce genre de système est bien moins onéreux que l'entretien d'une série d'avions de chasse.

Blattmann prévient également que l'achat d'avions de combat pourrait rendre d'autres investissements des forces armées pratiquement impossibles pendant des années à venir. Comme l'acquisition d'avions de chasse fait partie du budget régulier de l'armée, les six milliards dont dispose Viola Amherd pour cet achat sont bloqués. Les sommes injectées pour leur entretien ne pourront pas non plus être dépensées ailleurs.

20 jets comme compromis

Malgré son scepticisme, l'ancien chef de l'armée ne recommande pas de renoncer à l'achat d'avions. Il estime que 20 jets suffiraient, au lieu des 30 à 40 qu'Amherd souhaite acquérir.

Blattmann souligne auprès de la «NZZ» qu'il ne veut pas, par ses critiques, renforcer l'opposition contre l'acquisition d'avions de combat. Il souhaite plutôt que le Conseil fédéral se justifie et explique mieux cet achat. Il prévient dans son document: «Si nous ne pouvons pas expliquer au citoyen ordinaire pourquoi nous avons besoin de cet avion, nous subirons une défaite dévastatrice lors du prochain vote.»

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