Accusée de racisme
Claude-Inga Barbey ne fera plus de vidéos pour «Le Temps»

La comédienne l'a annoncé le 22 décembre: elle met un terme aux vidéos «TOC!» qu'elle réalisait pour le journal «Le Temps». Claude-Inga Barbey justifie sa décision par la pression qu'elle ressent après avoir été accusée de transphobie et de racisme à deux reprises.
Publié: 23.12.2021 à 13:36 heures
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Dernière mise à jour: 23.12.2021 à 13:39 heures
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Jocelyn Daloz

«Cette fois, les snipers des réseaux sociaux m’ont eue, je suis touchée.» C'est par ces mots que l'humoriste Claude-Inga Barbey annonce, dans les colonnes du «Temps», qu'elle met un terme aux chroniques vidéo qu'elle réalisait pour le site web du journal. Sous le feu des critiques pour un sketch jugé raciste anti-asiatique, celle qui est actuellement à l'affiche de «La Revue genevoise 2021» décide en outre de quitter Facebook. La Genevoise dénonce «un monde de censure».

Elle ne cessera toutefois pas sa collaboration avec le quotidien. «Elle reviendra dans les colonnes du «Temps» dès le 17 janvier, dans un autre format, mais avec la même voix», note la rédaction en chef, qui salue «une grande comédienne» et «une humoriste qui porte un regard décalé sur le monde dans lequel nous vivons».

Deux vidéos critiquées

Claude-Inga Barbey a été épinglée à deux reprises cette année pour des capsules dans lesquelles elle incarne des personnages: une psychologue névrosée et des patients aux pathologies loufoques. En mars, un premier sketch était jugé transphobe par plusieurs collectifs. Ces derniers s'étaient rendus dans les locaux du «Temps» pour faire part de leur désaccord. Leur prise de position avait été publiée par le titre.

Claude Inga-Barbey sur le plateau d'«Infrarouge» le 24 mars 2021, après une polémique déclenchée par un sketch jugé transphobe.
Photo: Capture d'écran Infrarouge

Le débat s'était poursuivi sur le plateau de l'émission de la RTS «Infrarouge». Au coeur des échanges: l'humour et les limites de la liberté d'expression. Claude-Inga Barbey y avait participé. Elle avait par la suite confié à la «Tribune de Genève» avoir dû être escortée par la police à la sortie des studios.

La deuxième vidéo mise en cause, datée du 22 novembre, met en scène un personnage névrosé qui présente des «symptômes étranges». Elle y imite les Chinois en se bridant les yeux, dit avoir confondu fourchettes à fondue et baguettes ou avoir mangé son cochon d’Inde en ragoût. Une caricature qui n'a pas plu à tout le monde et qui a blessé des membres de la minorité asiatique.

Une longue carrière

L'artiste née en 1961 s'est fait connaître pour son personnage de Monique dans «Bergamote». Une émission de la RTS avec Patrick Lapp, diffusée dès 1996 et portée sur les planches pendant près de vingt ans. Claude-Inga Barbey a également participé aux «Dicodeurs» sur RTS La Première et a participé à de multiples émissions de radio et de télévision. Elle a également joué dans nombreux films, pièces de théâtre et séries.

Son talent d'actrice a été récompensé. Claude-Inga Barbey a notamment remporté le titre de Meilleur second rôle féminin pour la série de la RTS «Anomalia» aux 51e Journées cinématographiques de Soleure en 2016. Avant de réaliser des vidéos pour «Le Temps», elle avait interprété, pour «24 heures», Manuela, une femme de ménage espagnole. Ce personnage fait l'objet d'un spectacle et d'une tournée encore en cours.

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