Altercation avec un cycliste
La «Critical Mass» tourne à l'empoignade avec Bernard Nicod

Vendredi 26 juin, comme chaque dernier vendredi du mois, des centaines de cyclistes se sont emparés des rues de Lausanne. Certains ont même pédalé sur l'autoroute, où une altercation a éclaté avec le géant de l'immobilier. Blick dévoile la vidéo de l'empoignade.
Publié: 01.07.2021 à 17:05 heures
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Dernière mise à jour: 02.07.2021 à 11:21 heures
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Antoine HürlimannResponsable du pôle News et Enquêtes

Scène surréaliste vendredi dernier, en fin de journée, à la sortie de l’A1 Lausanne-Maladière. Plusieurs participants à la «Critical Mass» – un cortège de cyclistes qui s’empare de l’espace public chaque dernier vendredi du mois – pédalent alors sur l’autoroute sous les yeux de dizaines d’automobilistes à l’arrêt forcé. Là, une altercation éclate. D’après une vidéo dévoilée par Blick, au moins deux individus se sont empoignés au milieu des voitures. L’un d’eux est Bernard Nicod, le géant de l’immobilier lausannois.

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Que s’est-il passé? Les images ne montrent pas le début de la scène. D’après le profil Instagram de la «Critical Mass», le promoteur bien connu des Romands serait sorti de sa voiture et aurait poussé un cycliste. Le vélo de ce dernier «est très abîmé et ses lunettes sont cassées», écrivait en story l’organisation le lendemain des faits, avant de lancer un appel à témoin.

Le jeune vélocipédiste n’était pas joignable ce jeudi. Son frère, qui précise ne pas avoir assisté à l’entier de la scène, confirme ces allégations. «Je n’ai pas tout de suite réalisé que c’était Bernard Nicod, lâche-t-il à Blick. Cet homme était au bord de l’autoroute et, dans un mouvement d’humeur, il a subitement propulsé mon frère qui passait devant lui sur une voiture arrêtée. Une empoignade s’est ensuivie et le collier de mon frère a été arraché.» Comptent-ils rapporter les faits aux autorités et déposer une plainte? «Non car Bernard Nicod est le gérant de notre appartement, on ne veut pas de problèmes.»

Une première sur l’autoroute

Contactée, la police municipale lausannoise ne s’exprime pas sur des cas particuliers et ne commente donc pas la vidéo montrant le géant de l’immobilier, visiblement très agacé, en pleine action. Elle indique toutefois qu’un dommage sur véhicule a été constaté vendredi dernier, lors de la «Critical Mass». «C’est le seul cas qui a été signalé à la police», affirme Michel Gandillon, porte-parole. Ce dernier précise qu’environ 600 cyclistes ont participé à la manifestation. «A ma connaissance, c’est la première fois que certains s’introduisent sur l’autoroute», poursuit-il.

Cela signifie-t-il que le dispositif policier sera revu pour éviter que pareille situation ne se reproduise? «Nous ne commentons pas ce qui est mis ou sera mis en place, rétorque Michel Gandillon. Nous adaptons notre dispositif au cas par cas et les mesures nécessaires sont prises.»

Pas Nicod «qui a commencé»

De son côté, Bernard Nicod, dont la chemise a été déchirée durant la lutte, n’était pas disponible pour répondre personnellement à nos questions. Un de ses conseils livre une version des faits quelque peu différente: «À cause du blocage, Monsieur Nicod s’est retrouvé coincé pendant plus d’une demi-heure dans un bouchon énorme», explique-t-il. «Au bout d’un moment, il en a eu marre. Il est sorti de sa voiture et a enguirlandé un cycliste qui l’a traité de «vieux con». Le cycliste, qui avait pied à terre, a ensuite poussé Monsieur Nicod qui, à son tour, a fait tomber le vélo du cycliste. Monsieur Nicod a un caractère certain mais ce n’est pas un bagarreur. Il indique que lui et cet homme se sont mutuellement poussés mais que ce n’est pas lui qui a commencé.»

Le conseil du promoteur reprend: «Monsieur Nicod estime que le laisser-faire des autorités concernant la «Critical Mass» n’est plus tolérable. Qu’il y ait une manifestation, soit. Mais, tout bloquer et devenir violent, c’est franchir la ligne rouge.»

Les «Critical Mass» sont nées à San Francisco en 1992. Elles se déroulent généralement le dernier vendredi du mois dans quelque 320 villes dans le monde. Plusieurs villes de Suisse y participent, à l’instar de Zurich et Lausanne.

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