L’automne dernier, le conseiller national genevois Christian Lüscher a écopé d’une contravention de stationnement. Il a dû payer une amende de 40 francs pour avoir garé son scooter sur un trottoir du centre-ville de Genève.
Comme le rapporte la NZZ, l’avocat d’affaires a certes réglé cette amende, mais il veut désormais combattre par la voie politique le régime de stationnement actuellement en vigueur. En décembre dernier, il a déposé une motion devant le Parlement. L’ancien candidat PLR au Conseil fédéral y demande une modification de la loi: les deux-roues motorisés devraient à l’avenir pouvoir être garés sur le trottoir, à condition qu’il reste encore au moins 1,50 mètre d’espace pour les piétons.
Opposition du Conseil fédéral
L’argumentaire de la motion du conseiller national est axé sur le développement durable: les motos consomment moins d’essence que les voitures et la tendance politique actuelle est de rendre les villes sans voitures. «Malgré cela, il n’y a pas assez de places de stationnement pour ce type de véhicules afin de garantir la politique de désengorgement des villes des voitures», est-il possible de lire dans son intervention.
Mais au lieu de réclamer davantage de places de stationnement pour les scooters et les motos dans sa ville natale, Christian Lüscher veut pouvoir garer son véhicule sur le trottoir.
La commission des transports du Conseil des États s’est penchée sur la question mardi. Pour rappel, lors de la session de mars, le Conseil national avait approuvé la modification de la loi. En revanche, le Conseil fédéral et notamment la ministre des Transports, Simonetta Sommaruga, s’opposent à cette modification. Le gouvernement s’est clairement prononcé contre la présence de véhicules supplémentaires sur les trottoirs, a déclaré la conseillère fédérale socialiste.
Stress supplémentaire pour les piétons
Selon la conseillère aux États genevoise Lisa Mazzone, des raisons de fond parlent également contre les motos sur les trottoirs. Cela entraîne des risques et des dangers, surtout pour les enfants et les personnes âgées, explique la Verte à la «NZZ». Avec 1,50 mètre, il ne reste pas beaucoup de place pour les piétons. De plus, les motocyclistes doivent parfois traverser tout le trottoir pour garer leur véhicule contre le mur de la maison, selon la députée du parti écologiste. Cela expose les piétons à des risques et à un stress supplémentaires.
(Adaptation par Quentin Durig)