Après l'élection de Baume-Schneider
«Maillard et Nordmann, c'est fini!»

Avec l'élection d'Elisabeth Baume-Schneider, le Conseil fédéral est désormais à majorité latine. Conséquence? Les socialistes vaudois Pierre-Yves Maillard et Roger Nordmann ne pourront pas accéder au gouvernement, susurrent à Blick plusieurs parlementaires. Florilège.
Publié: 07.12.2022 à 14:14 heures
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Dernière mise à jour: 07.12.2022 à 18:10 heures
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Antoine HürlimannResponsable du pôle News et Enquêtes

Le triomphe de la météorite Elisabeth Baume-Schneider suscite de nombreuses questions. L’une d’entre elles est vaudoise: les probables ambitions gouvernementales des dinosaures de la politique, Pierre-Yves Maillard et Roger Nordmann, survivront-elles à l'accession d'une socialiste romande au sommet de l'Etat?

Avec l’élection de la Jurassienne au Conseil fédéral, les cantons latins sont désormais majoritaires à Berne. Une anomalie qui devrait rapidement être corrigée. Certainement lorsqu’une place se libérera chez les socialistes, avec le futur départ d’Alain Berset. Le ministre ne devrait en effet pas s’éterniser après son année de présidence, murmure-t-on à gauche comme à droite.

Un retrait qui signifierait, de fait, que le patron de l’Union syndicale suisse et le chef de groupe du parti à la rose aux Chambres devraient se trouver un autre cheval de bataille que le Conseil fédéral. Car le siège du Fribourgeois devrait logiquement revenir à une personnalité d'outre-Sarine pour rétablir une juste représentation des cultures linguistiques.

Roger Nordmann et Pierre-Yves Maillard doivent se trouver un nouvel objectif politique, persifle-t-on à gauche et à droite.
Photo: Keystone

Mission barrer la route à Maillard

C’est en tout cas ce que prophétisent tous les parlementaires joints par Blick, qui souhaitent rester anonymes. Parmi eux, une élue écologiste: «Maillard et Nordmann, c’est fini pour le Conseil fédéral! C’est certain. Je pense d’ailleurs que le spectre de Pierre-Yves Maillard est l’une des raisons qui expliquent l’élection d’Elisabeth Baume-Schneider. A droite, beaucoup ont voté pour elle afin de barrer la route au Vaudois l’année prochaine.»

Cette thèse est également confirmée par un cador de l’Union démocratique du centre (UDC). «Après avoir d’abord soutenu Daniel Jositsch, j’ai choisi Elisabeth Baume-Schneider, confie-t-il au bout du fil. J’avais bien sûr en tête l’avenir — ou le non-avenir — de Pierre-Yves Maillard et de Roger Nordmann. Mais pas seulement: 'EBS' m’a fait meilleure impression lors des auditions et il faut dire qu’Eva Herzog ne m’a jamais dit bonjour depuis qu’on se croise au Parlement. Parfois, une élection tient à peu de chose.»

Quid de Berset?

Un cadre du Parti libéral-radical (PLR) livre la même analyse. «Elisabeth Baume-Schneider a été élue pour beaucoup de mauvaises raisons: bloquer les deux socialistes vaudois en était une. De toute évidence, cette élection leur ferme la porte. Comme elle ferme la porte à tous les socialistes romands pour les dix prochaines années. Une page se tourne! Et les regards se tournent maintenant vers Alain Berset...»

Il faut désormais attendre les élections fédérales de 2023 et leurs résultats qui définiront les rapports de force sous la Coupole. Seule certitude à ce stade: une nouvelle défaite du Parti socialiste (PS) mettrait énormément de pression sur les épaules de son ministre de l'Intérieur.

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