Après l'incident à Cortaillod
«Le but n'est pas d'avoir des écoles barricadées, avec barreaux et portiques»

Un élève a raconté sa journée à «ArcInfo», le moment où lui et ses camarades se sont demandés s'ils vivaient un attentat. Crystel Graf, ministre neuchâteloise des écoles, s'exprimait dimanche au 19h30. Elle ne veut pas d'établissements sur-sécurisés.
Publié: 11.12.2023 à 20:34 heures
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Lucie FehlbaumJournaliste Blick

Les élèves du collège de Cortaillod (NE), qui avaient été évacués vendredi 8 décembre, ont repris le chemin de l'école lundi. Un homme était entré dans l'établissement et aurait dit «Allah Akbar», selon les forces de l'ordre, venues en nombre pour l'interpeller.

Cet Algérien de 25 ans était entré en Suisse deux jours plus tôt et s'était présenté au centre de Boudry (NE) pour y déposer une demande d'asile. La piste terroriste a été écartée. Le jeune homme souffre de troubles psychiatriques.

Les grands se demandent, «c'est un attentat?»

Pourtant, les «grands» du collège se sont demandés s'il s'agissait d'un attentat. Dans une touchante confession à «ArcInfo», un élève de l'école raconte sa journée, tandis que la procédure «Amok» transformait les lieux en huis clos. L'élève raconte au quotidien qu'avec «les grands, en faisant attention à ce que les petits n'entendent pas, on se disait: 'C'est un attentat?!'»

Crystel Graf, ministre neuchâtelise des écoles, ne veut pas de portiques aux entrées des écoles, affirme-t-elle suite à l'incident survenue à Cortaillod, où un individu est entrée dans une école et aurait criée «Allah Akbar».
Photo: KEYSTONE/DR

Durant cette drôle de journée, le jeune homme a vu l'individu traîner dans la cour, puis un groupe d'intervention armé, un chien policier. Le tout par la fenêtre, tandis que l'enseignante leur passait un film, stores fermés. Quand sa classe a été regroupée avec d'autres, il a rejoint des petits, apeurés et en pleurs. Au total, l'intervention a duré une heure trente.

Lundi 11 décembre, l'heure était à la reprise. Une dizaine de psychologues, deux policiers en civil et quelques journalistes étaient présents pour cette «rentrée», après les événements de la semaine dernière. Toujours selon «ArcInfo», l'établissement souhaite un retour à la normale. Seuls deux élèves étaient absents ce début de semaine.

Pas d'écoles «barricadées»

Crystel Graf, chargée de l'école dans le canton de Neuchâtel, s'exprimait sur le plateau du 19h30 de la RTS, dimanche 10 décembre. La conseillère d'État a salué «l'énorme travail» des équipes, qui ont notamment aiguillé les familles vers un suivi psychologique.

La ministre l'admet, «les écoles sont de plus en plus confrontées à des situations critiques, des violences, des décès. Mais pour moi, l'objectif n'est pas d'avoir des écoles barricadées avec des barreaux aux fenêtres et des portiques à l'entrée.»

Bouton rouge d'alerte

Le dispositif «Amok» était mis en place pour la première fois à Neuchâtel lors de cette intervention, le 8 décembre. «L'objectif est de pouvoir mettre enseignants et étudiants en sécurité», indique l'élue libérale-radicale (PLR), expliquant ainsi pourquoi elle ne peut détailler son fonctionnement.

L'incident a prouvé que le protocole fonctionnait bien, a affirmé Alain Ribaux, conseiller d'État neuchâtelois en charge de la justice, au micro de «Forum» dimanche 10 décembre. Le ministre PLR indique que deux patrouilles de police sont arrivées sur place sept minutes après l'appel. Au total, 34 policiers sont intervenus. L'élu évoque la possibilité d'un bouton rouge d'alerte lors de la construction de nouveaux collèges.

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