Après Vaud et Neuchâtel
La grève des livreurs Smood gagne le Valais

Des coursiers de l’entreprise genevoise spécialisée dans la livraison de repas se sont mis en grève à Sion et à Martigny, ce mercredi matin. Après avoir atteint Yverdon, Neuchâtel et Nyon, le mouvement pourrait encore s'étendre, prévient le syndicat Unia.
Publié: 10.11.2021 à 13:32 heures
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Dernière mise à jour: 10.11.2021 à 16:28 heures
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Antoine HürlimannResponsable du pôle News et Enquêtes

Les grèves des salariés se multiplient au sein de l’entreprise genevoise Smood, parmi les plus connues du pays lorsqu’il s’agit de se faire livrer en quelques clics un repas à domicile. Après Neuchâtel, Yverdon-les-Bains et Nyon, ce sont cette fois les livreurs de Sion et Martigny qui débraient pour exiger des meilleures conditions de travail.

«Nous agissons de manière coordonnée avec tous les grévistes et des discussions sont en cours car d’autres salariés Smood, ailleurs en Suisse romande, pourraient se joindre au mouvement», lâche à Blick Blaise Carron, secrétaire régional du syndicat Unia Valais. Toujours selon lui, les revendications sont les mêmes partout.

Concrètement, les livreurs réclament une meilleure planification de leurs horaires, une répartition équitable des pourboires et des vacances, la fin des pénalités abusives, le paiement des jours de travail en cas de maladie, l’indemnisation des frais de téléphone, de transport et d’entretien des vêtements de travail, ainsi qu’un salaire de 25 francs de l’heure, majoré de 25% pour le travail de nuit (dès 22 heures) et de 50% pour le travail du dimanche.

La grève gagne la Suisse romande

La mobilisation a commencé le 2 novembre à Yverdon-les-Bains, dans le Nord vaudois. Une autre grève a été lancée à Neuchâtel deux jours plus tard. Ce lundi 8 novembre, des coursiers nyonnais ont à leur tour arrêté de travailler. Les salariés mobilisés (treize à Yverdon, onze à Neuchâtel et sept à Nyon) sont soutenus financièrement par un fonds de solidarité mis à disposition par Unia et alimenté par les réserves du syndicat. Il en sera de même en Valais, même si le nombre de gréviste n’est pour l’heure pas établi précisément.

Blaise Carron, secrétaire régional Unia Valais et député socialiste.
Photo: Keystone - Archive

«Nous allons écumer les marchés de Sion et de Martigny dès ce jeudi pour faire signer une pétition de soutien, reprend Blaise Carron. Les premières personnes qui l’ont déjà fait étaient stupéfaites de voir les conditions de travail des coursiers. Certains promettaient une économie différente, plus humaine, après la crise Covid et on voit que ce n’est pas le cas. Les gens étaient véritablement stupéfaits de découvrir des conditions de travail aussi déplorables.»

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Smood se défend

De son côté, Smood déplore cette stratégie musclée. Contactée, par «24 heures», elle argumente: «Notre objectif, en tant que seul acteur suisse actif dans la vente de repas à domicile, a toujours été de parvenir à conclure une CCT pour notre activité. Nous croyons que l’activité est possible dans le respect de la législation en vigueur, malgré la concurrence féroce d’autres acteurs qui n’observent pas les mêmes règles du jeu».

Les négociations semblent être au point mort. La situation pourrait toutefois rapidement prendre une tournure plus politique, glisse le secrétaire régional d’Unia qui est par ailleurs député socialiste au Grand Conseil valaisan: «J’avais déposé une interpellation concernant l’ubérisation des conditions de travail et elle sera traitée la semaine prochaine, cela tombe bien.»

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