Asile, éducation, égalité...
Voici comment l'UDC veut économiser 5,5 milliards

L'UDC Suisse a envoyé à la ministre des Finances Karin Keller-Sutter une lettre contenant des propositions d'économies. A noter qu'un groupe est épargné par le marteau de l'austérité.
Publié: 16.04.2024 à 15:04 heures
Sermîn Faki

La Confédération doit faire des économies, mais cela demande des propositions intelligentes. La ministre des Finances Karin Keller-Sutter a donc mis en place un groupe d'experts pour déceler les dépenses inutiles. D'ici la fin de l'été, il devra présenter à la conseillère fédérale les secteurs dans lesquels s'abattra le marteau de l'économie. Mais l'UDC a déjà quelques idées.

Dans une lettre que la radio SRF a publié en premier, le plus grand parti du pays propose 17 mesures qui permettraient selon lui d'économiser 5,5 milliards de francs. Bien entendu, ces recommandations suivent de très près la ligne politique du parti. Voici les plus importantes.

Les grosses coupes budgétaires

  • Les coûts de l'asile doivent être réduits de moitié pour atteindre 2 milliards de francs par an. Le ministre de l'asile Beat Jans ne fait pas preuve de mauvaise volonté: il a annoncé tout un paquet de mesures pour début mai. Mais il est clairement irréaliste d'imaginer qu'il pourra économiser d'emblée 2 milliards. A savoir: les simples coûts pour les réfugiés de guerre ukrainiens s'élèvent à 1,3 milliard.
  • L'UDC n'est pas aussi catégorique en ce qui concerne l'aide au développement: celle-ci ne devrait être réduite «que» d'un milliard et plafonnée à deux milliards.
  • La Confédération elle-même devrait davantage contribuer. L'administration devrait réduire les dépenses de personnel de 1,5 milliard de francs – ce qui représenterait des centaines de fonctionnaires au chômage.
  • L'Office fédéral de la santé publique est particulièrement visé. Il doit économiser 21 millions en revenant aux effectifs d'avant la pandémie de Covid.

Les petites économies

  • La Confédération ne doit plus faire appel à autant de services externes, comme les consultations. Les dépenses à cet effet devraient être plafonnées à 500 millions de francs par an, soit 219 millions de francs de moins qu'aujourd'hui.
  • L'UDC ne ménage pas non plus son propre ministre de l'Éducation, Guy Parmelin. Il ne faut pas dépenser plus de 28,1 milliards de francs pour la formation, la recherche et l'innovation entre 2025 et 2028, soit 275 millions de francs de moins qu'aujourd'hui.
  • L'Office fédéral de la culture doit faire des économies en réduisant de moitié les charges de personnel ainsi que les coûts de Pro Helvetia et de l'encouragement du cinéma. Cela représente 64 millions de francs.
  • Suisse Tourisme devrait se contenter de la moitié de son budget (30 millions économisés).
  • L'Office fédéral de la statistique devrait s'en sortir avec 30 millions de moins par an (il resterait alors 150 millions).
  • Le Fonds multilatéral pour l'environnement devrait être entièrement supprimé: 50 millions de francs en moins.
  • L'UDC estime que le programme Energie Suisse, responsable par exemple du label Minergie, est superflu. Économie faite: 38 millions de francs.

Les derniers centimes à épargner

  • La Nouvelle politique régionale (qui permet de promouvoir le tourisme et l'innovation dans les régions de montagne et les régions périphériques)? Suppression! (25 millions de francs économisés).
  • Le bureau de l'égalité? Qui en a besoin? (15,4 millions économisés).
  • Le Bureau de la consommation? Il peut être supprimé! (1 million économisé).

Pour l'UDC, les paysans ne doivent guère contribuer aux économies. Et ce, bien que la Confédération dépense à elle seule plus de 60 millions pour la promotion de la viande, du lait, du fromage, des fruits et des œufs, et que l'agriculture bénéficie par ailleurs de quelques privilèges payés par la Confédération. Son budget est de 3,7 milliards de francs par an.

La ministre des Finances Karin Keller-Sutter doit faire des économies.
Photo: keystone-sda.ch
1/7
Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la