Augmentation des frais de stationnement et bannissement
Après Paris, les Vert-e-s déclarent la guerre aux SUV en Suisse

Les Parisiens se sont prononcés contre les gros 4x4 dans les avenues de la capitale française. Des taxes de stationnement plus élevées à l'interdiction d'importation: de quoi inspirer la Suisse. Les Vert-e-s s'attaquent désormais aussi aux grosses bagnoles.
Publié: 05.02.2024 à 15:09 heures
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Dernière mise à jour: 05.02.2024 à 16:41 heures
Lea Hartmann

18 euros l'heure: c'est le tarif de parking auquel auront désormais droit les conducteurs de 4x4 parisiens. Lors d'un vote dimanche, une majorité des électeurs de la ville lumière s'est prononcée en faveur d'un triplement des tarifs de stationnement pour les SUV. Le nouveau barème devrait entrer en vigueur dès cet automne.

«Ce vote a montré que les Parisiens sont à l'avant-garde d'un mouvement qui fera des émules dans de nombreuses villes du monde», a déclaré la maire socialiste Anne Hidalgo. Elle a ajouté que ce résultat la remplissait de fierté. Cette nouvelle mesure est, entre autres, justifiée par des arguments environnementaux et de sécurité.

A Genève, la facture est déjà salée

Si la France a déjà planté sa première graine, dans les villes et les cantons suisses aussi, l'idée commence à germer. Des politiciens de gauche envisagent aussi de faire payer davantage les conducteurs de SUV. Dans le canton de Bâle-Ville, le Grand Conseil a adopté il y a quelques semaines seulement une intervention d'un politicien des Vert-e-s demandant des taxes plus élevées pour les SUV. Le gouvernement doit maintenant prendre position sur cette demande dans une prochaine étape.

Dimanche, les Parisiens se sont prononcés en faveur d'une augmentation des tarifs de stationnement pour les SUV.
Photo: imago/IP3press
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Conduire un SUV dans le canton de Genève coûte déjà très cher à l'heure actuelle. Le canton peut de loin se vanter des taxes les plus élevées sur les véhicules à moteur et les voitures avec de nombreux chevaux, comme le montre une comparaison du TCS. Les pilotes de SUV de luxe genevois paient plus du double par rapport à tous les autres cantons.

Zurich veut suivre les traces de Paris

Augmenter les taxes de stationnement pour les véhicules tout-terrain est déjà en discussion dans la ville de Zurich. Une adaptation des tarifs de stationnement est également à l'ordre du jour. Markus Knauss, conseiller municipal des Vert-e-s, a déclaré à «20 minutes» que l'objectif de son parti était de moduler les tarifs des zones bleues en fonction du poids. «Nous aussi, nous préférerions voir Zurich sans SUV: ils polluent énormément, prennent plus de place et sont plus dangereux dans les rues étroites», a-t-il déclaré.

Mais comme la ville n'a pas le pouvoir de prononcer une interdiction, on se rabat sur les frais de stationnement. Berne a également augmenté les prix des places de park' l'année dernière. Les propositions des Vert-e-s visant à faire payer davantage les conducteurs de SUV n'ont toutefois pas obtenu la majorité.

Les Vert-e-s veulent une interdiction formelle des SUV

Interdire les SUV reste néanmoins à l'ordre du jour, et ce, au niveau national. L'année dernière, Isabelle Pasquier-Eichenberger, alors conseillère nationale des Vert-e-s genevois, a déposé une intervention demandant une interdiction d'importation des véhicules tout-terrain lourds à partir de 2025. Plus d'une voiture sur deux nouvellement immatriculée est un SUV, a argumenté la politicienne. Une tendance qui se fait au détriment de la tranquillité et de l'environnement. Depuis 2016, la consommation moyenne de carburant des voitures neuves en Suisse a, entre autres, augmenté.

En 2008, les Jeunes Vert-e-s avaient déjà amené sur la table l'idée de bannir les voitures particulièrement polluantes avec l'initiative Stopp-Offroader. Cette dernière a cependant été retirée sous le poids d'un contre-projet accepté par le Conseil fédéral qui a permis de réduire les émissions moyennes de CO2 autorisées pour les voitures neuves. Entre-temps, la valeur maximale a encore été abaissée, par analogie avec la réglementation de l'UE. L'objectif demeure toutefois hors de portée depuis des années. Les importateurs de voitures ont dû payer plus de 15 millions de francs de pénalités pour la seule année 2023.

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