Bien que ce soit obligatoire
Ces parlementaires n'ont pas déclaré leur double nationalité

Depuis l'été dernier, les parlementaires doivent déclarer s'ils possèdent une autre nationalité en plus du passeport suisse. Certains ont omis de le faire, mais s'engagent à l'indiquer dans le futur.
Publié: 20.01.2023 à 06:18 heures
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Dernière mise à jour: 20.01.2023 à 08:00 heures
Sophie Reinhardt

La double nationalité a déjà fait trébucher plus d'une personnalité politique. La dernière en date est Michèle Blöchliger, candidate UDC au Conseil fédéral. Contrairement à ce qu'elle avait déclaré au départ, elle avait bien la double nationalité britannique – et s'est retirée de la course électorale lorsqu'elle a dû corriger sa propre déclaration.

Lisa Mazzone et Daniel Jositch épinglés

En soi, il n'y a aucun problème juridique à avoir plusieurs passeports quand on siège au Parlement suisse. Mais sur le plan politique, le sujet peut faire du bruit. Le président de l'UDC Marco Chiesa a par exemple demandé, par le biais d'une initiative parlementaire, que les conseillers fédéraux ne puissent pas avoir de deuxième nationalité. Son initiative a échoué, mais il a réussi à obtenir une majorité pour une autre proposition. Depuis l'été dernier, tous les parlementaires doivent donc déclarer leur double nationalité s'ils en possèdent une.

Le cas échéant, c'est aux parlementaires eux-mêmes d'indiquer cette information dans leur profil sur le site officiel du Parlement. Un passage sur ce dernier démontre cependant que plusieurs députés, pour la plupart issus de partis de gauche, n'ont pas encore rempli cette obligation. Par exemple le coprésident du PS Cédric Wermuth ou la conseillère aux États verte Lisa Mazzone. Tous deux ont omis de mentionner leur nationalité italienne.

Daniel Jositsch possède la nationalité colombienne, mais ne l'a pas indiqué sur le site du Parlement.
Photo: keystone-sda.ch
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La conseillère nationale PVL Judith Bellaiche n'a pas non plus révélé qu'elle dispose d'un passeport français et Sibel Arslan (PS) n'a pas déclaré sa nationalité turque. De même, le conseiller aux États socialiste Daniel Jositsch n'a pas jugé nécessaire d'indiquer qu'il avait la double nationalité colombienne.

«Cela m'a complètement échappé»

Marco Chiesa a peu de tolérance pour ces omissions. «Je ne vois pas quel problème un parlementaire pourrait avoir à dévoiler ses nationalités de manière transparente», a déclaré le président de l'UDC à Blick.

Les parlementaires interrogés ne cherchent pas à se défendre. Ils avouent tous, sans détour, avoir oublié la question. «Je n'y ai tout simplement pas pensé», annonce par exemple Cédric Wermuth. Il n'a pas l'intention d'abandonner sa nationalité italienne.

Lisa Mazzone dit, elle aussi, avoir oublié le formulaire, et Judith Bellaiche admet: «Cela m'a complètement échappé, ou plutôt, je pensais l'avoir déjà fait depuis longtemps.» Après avoir été contactés par Blick, tous les parlementaires disent vouloir immédiatement adapter leur profil et déclarer leur nationalité.

Ignazio Cassis a renoncé à la double nationalité

Mais tous les doubles nationaux du Parlement n'ont pas été aussi oublieux. Yvette Estermann (UDC) a par exemple déclaré sa nationalité slovaque, tout comme la cheffe de groupe des Verts Aline Trede qui a déclaré son passeport allemand.

La double nationalité des membres du gouvernement et du parlement avait déjà fait l'objet d'un grand débat, notamment avant l'élection du conseiller fédéral Ignazio Cassis. Le candidat de l'époque, aujourd'hui ministre des Affaires étrangères, a volontairement renoncé à sa nationalité italienne.

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