Bon pour le porte-monnaie et le climat
Énergie: la crise passée, il faut continuer à surveiller sa consommation

La crainte d'une pénurie d'énergie, liée notamment à la guerre en Ukraine, s'éloigne. Mais les efforts des Suisses pour surveiller leur consommation ne devraient pas s'arrêter là, estime le député vaudois socialiste Jean Tschopp.
Publié: 12.10.2023 à 21:37 heures
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Dernière mise à jour: 07.11.2023 à 12:19 heures
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Lucie FehlbaumJournaliste Blick

On se souvient des feuilles de recommandations placardées sur les portes ou dans les ascenseurs des immeubles, à l'automne 2022. Les «gestes pour économiser notre énergie» proposés par les cantons recommandaient notamment de prendre une douche plutôt qu'un bain, ou de chauffer à 20 degrés max.

Ces efforts ont payé. En 2022, la baisse a correspondu à l’équivalent de consommation annuelle de 220'000 ménages, malgré une évolution démographique de +0.8%. Mais ces efforts découlaient d'un plan d'urgence adopté par les autorités cantonales. Il était destiné à éviter des pénuries d'électricité, en lien, entre autres, avec la guerre en Ukraine.

Retour à la case départ?

Aujourd'hui, le risque de pénurie s'éloigne temporairement, écrit Jean Tschopp, député socialiste au Grand Conseil vaudois, dans une question adressée au Parlement mardi. Le plan d'action des autorités a pris fin en avril de cette année, et n'a pas été reconduit.

L'élu socialiste au Grand Conseil vaudois Jean Tschopp aimerait que les Suisses maintiennent leurs efforts.
Photo: DR

Ce qui inquiète l'élu, c'est un possible «effet rebond». Les efforts pour économiser l'énergie ont bien fonctionné, un gros plus pour le climat et le porte-monnaie des Suisses. Mais la crise passée, comment éviter de retourner à la case départ?

«On peut remarquer cet effet de retour à la normale une fois que la crise est passée, note Jean Tschopp lors d'un appel à Blick. Le Conseil d’État prévoit-il de renouveler ses campagnes de sensibilisation et recommandations, si besoin en concertation avec Confédération, cantons et communes, pour réduire notre consommation d’énergie?»

Comme les avions après le Covid-19

L'exemple des trajets en avion après la pandémie de Covid-19 est parlant. Dès que les voyages ont été de nouveau possibles, le trafic aérien a repris de plus belle, annulant les effets positifs de cette pause sur le climat. Mais vu le contexte économique compliqué, entre inflation, hausse des primes et coût de l'électricité en hausse de 18%, difficile d'imaginer la population se lâcher sur les radiateurs électriques, ou oublier d'éteindre la lumière.

Jean Tschopp abonde. Mais «la perspective d’obtenir un résultat est déterminant dans la consommation des ménages», note celui qui est aussi responsable conseil à la Fédération romande des consommateurs. Le résultat, c'était donc d'échapper à la pénurie. Mais surveiller sa consommation fait également du bien à l'environnement.

Multiprise et autres petits gestes

«Le dérèglement climatique s’intensifie et justifie la poursuite de nos efforts pour atteindre les objectifs de diminution d’émissions de CO2 de 50% à 60% d’ici 2030 et la neutralité carbone en 2050 selon l’Accord de Paris», précise le socialiste, candidat au National, dans sa question au parlement.

Comment faire, alors, pour convaincre les Suisses de maintenir leurs efforts? Jean Tschopp imagine «une campagne de communication qui irait plus loin que les feuilles placardées dans les immeubles, qui incitaient les locataires à surveiller leur consommation. De nombreux conseils existent, même pour les locataires qui sont captifs quant au choix du système de chauffage du propriétaire (mazout, gaz, géothermie, etc) et n'ont pas toujours de compteurs individuels pour adapter la température. L'utilisation de multiprises, par exemple, fait partie de gestes simples pour faire des économies rapidement, sans diminuer notre qualité de vie.»

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