Céline Weber, élue vert'libérale au Conseil national
«En pointant son arme sur un bébé, Sanija Ameti a franchi la ligne rouge»

La Zurichoise Sanija Ameti sera-t-elle encore vert'libérale ce soir? Son parti a dû réagir lundi après le scandale de ses coups de feu sur Jésus et Marie. À l'interview, la conseillère nationale Céline Weber, seule représentante romande du parti à Berne, est outrée.
Publié: 10.09.2024 à 05:34 heures
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Dernière mise à jour: 10.09.2024 à 09:27 heures
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Léo MichoudJournaliste Blick
Vice-présidente des Vert'libéraux, la Vaudoise Céline Weber a partagé sa colère sur X quant au scandale Sanija Ameti.
Photo: KEYSTONE

Ce lundi, c’était communication de crise chez les Vert’libéraux. En cause? La Zurichoise Sanija Ameti, vice-présidente du parti à Zurich, qui a décidé de flinguer le petit Jésus et la Vierge Marie, avant de poster tout ça sur ses réseaux sociaux. De quoi se prendre des plaintes pour délit de blasphème envers la religion chrétienne.

Sous la pression, l’élue zurichoise a quitté son poste de vice-présidente de son parti dans son canton… mais pas encore son parti. Choquée, la direction nationale des Vert’libéraux a lancé les démarches dans ce sens. La Vaudoise Céline Weber est vice-présidente du parti vert’libéral. Elle s’est émue de cette actualité sur ses réseaux sociaux. Interview.

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Céline Weber, les Vert’libéraux, dont vous êtes la seule représentante romande à Berne, avaient-ils besoin du scandale Sanija Ameti?
Non, nous n’en avions pas besoin. On s’en serait bien passés, mais il va falloir en tirer les conséquences. Je suis profondément choquée. Ce que Sanija Ameti a fait peut être compris comme une manifestation de violence et de haine. Et le fait de tirer sur un symbole religieux peut être considéré comme blasphématoire.

Pour vous, Sanija Ameti dépasse les bornes. Mais lesquelles exactement?
Chez les Vert’libéraux, nous faisons la promotion de l’inclusion et du vivre ensemble en paix. Je rappelle que le mariage pour tous, c’était nous. Avec cet exemple, il est clair que la liberté des uns s’arrête là où celle des autres commence. En tirant sur des symboles religieux, en pointant son arme sur un bébé, elle ne respecte plus la limite de la provocation.

Communiquer par la provocation, cela n’entre pas dans les valeurs des Vert’libéraux?
Il y a provocation et provocation. Tout le monde peut le faire un peu, mais là, ce n’est pas de ça qu’il s’agit. Nous sommes face à du mépris, de la haine et du blasphème. Cela dépasse clairement la ligne rouge.

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Elle a annoncé se retirer de ses responsabilités partisanes à Zurich. Est-ce suffisant?
On salue le fait qu’elle se retire elle-même de la direction du parti à Zurich. Cela dit, on souhaite qu’elle arrive d’elle-même à la conclusion qu’elle doit se retirer tout court des Vert’libéraux. La direction suisse du parti a entamé les mesures en ce sens, au cas où elle ne le ferait pas elle-même. De plus, nous avons cherché à la joindre tout le week-end, mais elle n’a pas jugé utile de décrocher son téléphone.

Vous vous offusquez que Sanija Ameti tire sur Jésus et Marie. Chez les Vert’libéraux, la religion chrétienne est finalement aussi importante qu’elle peut l’être au Centre?
On a toujours dit qu’on était un parti laïque. Même si le mot «chrétien» n’apparaît pas dans le nom de notre parti, on s’est toujours engagé pour le respect des croyances de chacun. Si elle avait tiré contre une cible représentant une autre religion, le résultat aurait été le même. Cette expression de haine est inadmissible. En pointant son arme sur un bébé, Sanija Ameti a franchi la ligne rouge.

Votre collègue vert’libéral Beat Flach voulait abolir le délit de blasphème en 2018. Ne devrait-on pas avoir le droit de blasphémer, quitte à choquer?
Personnellement, je pense que non. Car il devient très difficile de faire la part des choses. Il y a tellement de gens que la religion touche intimement. Il y a d’autres sujets sur lesquels on peut rigoler, mais on se doit d’éviter la religion. À titre personnel, je trouvais la motion de mon collègue problématique, mais elle était dans la ligne de mon parti. Lorsque les socialistes avaient voulu supprimer «Au nom de Dieu Tout-Puissant» de la Constitution, j’avais été une des seules vert’libérales à m’y opposer.

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