C'est scientifiquement admis
Le moustique tigre s'est installé dans deux communes vaudoises, c'est officiel

Identifié pour la première fois en 2021 et repéré dans six endroits du canton de Vaud, le moustique tigre est désormais – scientifiquement parlant – installé dans deux communes, Bourg-en-Lavaux et Nyon, depuis fin 2022. Le risque sanitaire est pour l'heure très limité.
Publié: 25.05.2023 à 13:51 heures

Dans les communes vaudoises de Nyon et Bourg-en-Lavaux, le moustique tigre, originaire d'Asie, a rempli les critères établis par les scientifiques pour parler non plus de présence, mais d'installation: il faut pour cela que des œufs aient été recensés dans une même station lors de trois relevés consécutifs, deux années de suite, a indiqué jeudi le Canton dans un communiqué.

«Cet insecte fait partie des espèces envahissantes qui profitent du changement climatique grâce à son adaptabilité écologique marquée. Il tire aussi avantage des activités humaines qui lui procurent un transport dans les véhicules», expliquent les autorités sanitaires vaudoises.

Monitorage sur le terrain

Pour freiner son installation dans le canton, le Département de la santé et de l'aide sociale (DSAS) avait lancé un monitorage en 2019 et, dès l'été 2020, une campagne estivale de prévention publique. Ces actions ont permis de surveiller son avancement, d'intervenir lors de signalements et d'empêcher l'installation de colonies. Ces campagnes sont aujourd'hui relancées.

De nombreuses espèces de moustiques présentent des rayures noires et blanches, mais celles du «tigre» sont très prononcées. Dans l'ensemble, il s'agit d'un moustique d'assez petite taille.
Photo: D.R.
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En 2022, cinq communes vaudoises ont participé à la campagne de monitorage (Aigle, Bex, Cully, Nyon et Yverdon). Elles ont été choisies pour leur position stratégique dans l'avancée du moustique, leur proximité avec des zones déjà contaminées ou avec de grands axes routiers.

58 pièges dans le canton

En cours d'année, le moustique tigre a aussi été signalé à Préverenges et Lausanne, où des pièges pondoirs ont été posés. Au total, 58 pièges ont été répartis dans le canton. Relevés toutes les deux semaines, ces derniers ont été placés dans des lieux susceptibles d'attirer d'éventuelles femelles prêtes à pondre.

Les employés communaux bénéficient d'une formation et d'un accompagnement durant la saison. En cas de relevé positif, un traitement est effectué immédiatement par les autorités à l'aide d'un biocide à action ciblée, sans impact sur le reste de l'environnement, et la surveillance est accrue. Le monitorage 2023 aura lieu dans les sept communes précitées.

Public invité à collaborer

Afin de contribuer à freiner la prolifération de cet insecte, le public est invité à collaborer. Il s'agit de vider tous les lieux favorables à la ponte, c'est-à-dire les petites collections d'eau inerte (coupelles d'eau, vieux pneus, trous dans les murs, récipients abandonnés non couverts, arrosoirs, etc) et de signaler tout moustique sur la plateforme nationale www.moustiques-suisse.ch.

Le moustique tigre possède un corps et des pattes rayés de noir et blanc. Il mesure entre 5 et 10 mm. Il pique essentiellement la journée et peut être porteur de maladies comme la dengue, le chikungunya ou le zika. Il ne transmet toutefois ces maladies que lorsqu'il a piqué une personne déjà infectée. Actuellement, la probabilité de transmission d'une personne malade à une personne saine est très faible dans le canton, relève le DSAS.

Présence étendue en Valais...

En Valais, malgré les mesures prises, la présence du moustique tigre jusqu'ici limitée à la ville de Monthey, s'est étendue en 2022 à toute la zone urbaine de sa plaine, jusqu'à atteindre la commune voisine de Collombey-Muraz.

Dans le Haut-Valais, il continue à apparaître de façon sporadique dans la zone de la plateforme douanière de Gamsen, à Brigue, probablement amené par des camions en provenance de régions infestées. Aucune population ne semble toutefois s'y être établie, précise jeudi aussi le Canton dans un communiqué.

... et dans toute la Suisse

L'expansion de l'insecte a été constatée sur tout le territoire suisse, précise à Keystone-ATS le Service des forêts, de la nature et du paysage, en raison des conditions météorologiques propices à sa reproduction. La participation de la population est indispensable: environ 80% des sites de reproduction se situent dans les jardins privés, insiste-t-on.

La stratégie adoptée jusqu'ici, soit le suivi ciblé grâce à l'installation de dispositifs de piégeage, la diffusion répétée d’informations, l’implication plus active des habitants et la mise en place de mesures dès les premiers signalements, sera intensifiée en 2023 avec des pièges sur l'ensemble du territoire cantonal. Des mesures de surveillance et de lutte seront également mises en place à Collombey-Muraz ainsi qu’en direction de Massongex.

(ATS)

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