«C'était très dur au début»
Une environnementaliste tente le défi 30 jours sans déchet

La spécialiste de l'environnement Rhythima Shinde a tenté le défi «30 jours sans déchets». La jeune femme explique à Blick ce qu'elle a retiré de cette expérience et donne ses conseils à tous ceux voulant diminuer leur quantité de déchets.
Publié: 28.09.2021 à 19:23 heures
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Dernière mise à jour: 28.09.2021 à 20:20 heures
Barbara Ehrensperger (texte), Alexandre Cudré (adaptation)

«C’était assez radical», dit Rhythima Shinde, 27 ans et doctorante en analyse environnementale de l’EPFZ. Elle a participé au défi «30 jours sans déchet». Normalement, l’écologiste de Dübendorf (ZH) remplit deux sacs de 35 litres par mois.

À l’issue de son mois de challenge, elle a réduit ce chiffre à un sac de 10 litres. L'objectif n'est pas pas vraiment atteint, mais elle aura eu le mérite d'aller aussi loin qu'elle le pouvait dans ses tentatives d'un quotidien plus durable.

Se fixer des objectifs précis

Pour atteindre son but, elle a d’abord analysé ses déchets, pour voir ce qu’elle pouvait remplacer et comment il fallait recycler tout ce qui était réutilisable.

«J'essaie de vivre consciemment de manière plus durable pendant une année», dit Rhythima Shinde.
Photo: Rhythima Shinde
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Elle s’est fixé les objectifs suivants: faire ses courses dans des épiceries en vrac, préparer son repas à la maison tous les jours, ne pas utiliser de matériaux jetables pour le nettoyage et l’hygiène quotidienne, boire son café dans un gobelet réutilisable et éviter le gaspillage alimentaire.

Et puis c'est parti! Le premier élément du défi qui s'est imposé à elle était la nourriture. Rhythima Shinde est souvent en déplacement. «J’avais donc beaucoup d’emballages de plats à l’emporter dans mes déchets», dit-elle.

Savon et du shampooing solides

«Ce n’était pas facile», admet Rhythima Shinde. «La préparation des repas à l’extérieur en particulier me prenait beaucoup de temps, dit-elle. Je devais toujours avoir une boîte dans mon sac, qui était déjà bien rempli. Parfois, j’oubliais la boîte ou je n’avais pas le temps de la laver. L’habitude a pris un moment pour s’installer», admet-elle.

Elle se souvient très bien d’un soir où, fatiguée, elle voulait prendre rapidement quelque chose à emporter et s’est rendu compte qu’elle n’avait pas sa boîte. Bien que frustrée et exténuée, elle n’a pas abandonné. Mais elle avait atteint sa limite.

«J’ai beaucoup cuisiné et je devais tout planifier pour ne pas avoir à jeter ma nourriture», dit-elle. Elle a aussi remarqué qu’il n’y avait pratiquement pas d’aliments pour la nourriture indienne non-emballés. Elle-même d’origine indienne, elle n’a pas pu consommer ces produits qu’elle apprécie pourtant.

La jeune femme s’est surtout enthousiasmée par les savons et shampooings solides: «Cela ne laisse aucun déchet, et ces produits solides sont meilleurs pour la peau et les cheveux.»

Pas plus de deux tonnes de CO2 par année

L’idée de participer au défi découle d’un projet de plus grande envergure. «J’essaie de vivre consciemment de manière plus durable pendant une année entière», dit Rhythima Shinde. Elle a d’ailleurs été désignée «Compensation Hero 2021» par la plateforme d’investissement durable Inyova Impact Investing. «Ils couvriront mes coûts d’émissions de CO2 pour toute l’année», dit-elle.

Chaque personne en Europe produit en moyenne 8,4 tonnes d’émissions de CO2 par an. Pour lutter efficacement contre le changement climatique, chacun devrait se limite à deux tonnes seulement.

Un vol long-courrier par année

Deux tonnes par an, c’est ce que la spécialiste environnement tente de mettre en œuvre. Mais les freins qui la limitent sont présents à de nombreux niveaux. «J’effectue un vol long-courrier aller-retour chaque année en Inde chaque aller voir ma famille», explique-t-elle. Une exception qu’elle s’accorde pour une raison louable certes, mais tout de même polluante.

Dès le défi terminé, elle s’offre à nouveau de petits plaisirs: un smoothie dans une bouteille en plastique que l’on trouve dans une grande enseigne bien connue. «J’adore ça», dit-elle en riant. Cependant, des choses ont quand même changé. Désormais, elle se limite à un par semaine et elle l’attend avec beaucoup plus de plaisir qu’auparavant.

Elle ne recommande pas le défi

Elle a également trouvé que l’échange avec les autres était formidable. «Cela m’a fait du bien de voir combien de personnes étaient intéressées et m’ont soutenu», dit la jeune femme avec enthousiasme.

Cependant, elle ne recommanderait pas forcément le défi à d’autres personnes. «C’est très radical et très dur au début.» Elle recommande plutôt de commencer par une seule chose, que ce soit les savons, l’hygiène menstruelle ou l’alimentation.

«Il faut s'organiser tous les jours»

«En particulier dans le cas de l’hygiène menstruelle, le changement a rapidement conduit à une réduction des déchets», dit-elle. Elle dit qu’elle aurait parfaitement pu s’y préparer à l’avance.

«Pour la nourriture, le changement est plus difficile, dit-elle. Il faut s’organiser tous les jours». Quoi qu’il en soit, elle est fière d’avoir réussi à diminuer ses déchets et à conserver de nombreuses bonnes habitudes.

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